Article paru dans «l’Arbre Plus» de janvier à mai 2021.

Voici le lien vers le PFD: Prix aux propriétaire forestier 15 ans 

 

Lors de mon dernier article, je m’étais concentré à faire des comparaisons entre le prix du bois d’œuvre vendu par les scieries de sapin-épinette sur les marchés et le prix du bois obtenu par la vente de bois rond par les propriétaires forestiers.

 

Cette fois-ci, je me concentre uniquement sur l’évolution du prix du bois rond reçu par le propriétaire lors de la vente de son bois lorsque le transport est payé et sur ce qui lui reste lorsqu’il se verse un salaire pour récolter ou lorsqu’il fait récolter par un entrepreneur forestier.

 

Les prix du bois d’œuvre n’ont jamais été aussi haut qu’en 2020 dans les quincailleries et sur les marchés du bois d’œuvre en Amérique du Nord.  Bien qu’il ait été en baisse après avoir atteint un sommet en septembre 2020, ils se sont stabilisés à un sommet record qu’ils avaient eu en 2018 et sont maintenant repartis à la hausse.

 

Malheureusement, le propriétaire forestier ne verra pas la couleur de ces hausses spectaculaires.  Alors que l’industrie du sciage voit ses revenus atteindre des records historiques, les revenus du propriétaire forestier sont plus bas qu’il y a 15 ans.

 

Les coûts pour faire couper son bois ont augmenté en suivant pratiquement l’augmentation du coût de la vie et le coût des équipements forestiers également.  Alors, que le propriétaire fasse lui-même les travaux ou qu’il les fasse faire par quelqu’un d’autre, la baisse du prix du bois vient réduire ce qui lui reste pour faire ses paiements hypothécaires et tirer un revenu d’appoint de sa terre.  La rentabilité de la sylviculture en est aussi grandement affectée.

 

Nous avons suivi les revenus tirés de la vente de bois rond de sapin-épinette de 2005 à 2020 ainsi que les coûts de récolte moyens par un entrepreneur et le constat est inquiétant.  En effet, le bénéfice net d’une récolte de bois en sapin-épinette s’est écroulé suite à la crise forestière de 2006 à 2011.

 

Depuis ce temps, malgré que les conditions se soient grandement améliorées pour la vente des bois transformés par les usines sur les marchés, le prix en bordure de chemin au propriétaire forestier a connu peu de variation, sinon une stagnation depuis les neuf (9) dernières années en dollars de 2020 (dollars constants).  Une courbe stable dans le temps en dollars constants signifie un maintien du pouvoir d’achat pour un revenu ou un maintien de l’effort financier demandé pour un coût d’exploitation.

 

Le tableau ci-bas nous montre le revenu moyen de la vente d’un voyage de bois de sapin-épinette constitué de 80% de billots de 12 pieds et de 20% de billes de 8 pieds au fil du temps en dollars constants de 2020.  Nous avons fait ce choix de produit pour voir son évolution au fil du temps.  Il faut avoir en tête que l’indice des prix à la consommation a augmentée de 26% durant la période de 2005 à 2020.

En 2005, un voyage de bois vendu rapportait 3 413 $.  Le coût de récolte se situait alors autour de 1 708 $.  La portion restante au propriétaire était alors de 1 706 $ par voyage.

 

Suite à la crise forestière de 2006, jumelé à la crise financière de 2008, plusieurs usines de sciage sapin-épinette vont fermer définitivement et le prix offert par les usines restantes aux propriétaires chutera drastiquement, la rentabilité des usines ayant été grandement affectée.

 

Le revenu de vente d’un voyage de bois par le propriétaire en 2012 passera à 2 007 $, soit une baisse de plus de 41% en six ans.  Le coût pour faire récolter ces bois par des entrepreneurs forestiers sera alors de 1 495 $ par voyage ou une baisse de 5,2%. L’entrepreneur participera donc à l’effort de réduction des coûts durant cette période, mais le grand perdant est tout de même le propriétaire forestier.

 

Il reste au propriétaire un maigre 513 $ par voyage ou une baisse de plus de 70% de son bénéfice net.  C’est le prix le plus bas qu’il touchera sur la période étudiée.

 

En 2020, la situation pour le propriétaire n’est pas tellement meilleure qu’en 2012 au creux de la baisse des prix offerts par les usines.  En effet, la vente d’un voyage de sapin-épinette donnera 2 157 $ pour le voyage, soit 36% de moins qu’en 2005.

 

Le coût de récolte se situera à 1 534 $.  La partie résiduelle au propriétaire forestier sera alors de 623 $ par voyage.  C’est 58% de moins qu’en 2005, soit une baisse moyenne de 3,8% par année sur 15 ans.

 

Le temps de supervision du chantier et de mesurage des bois, le temps et les coûts consacrés à obtenir les permis de récolte nécessaires, la hausse des taxes foncières et de l’entretien des voiries forestières viennent aussi s’ajouter à ces coûts.

Sans rien enlever aux autres intervenants forestiers, il est important de constater que celui qui a subi les baisses les plus importantes de 2005 à 2020 est bien le propriétaire forestier.

« Il est important de constater que celui qui a subi les baisses les plus importantes de 2005 à 2020 est bien le propriétaire forestier. »

 

Alors que les intervenants dans la chaîne de la récolte du bois chez les propriétaires s’en tirent très bien et connaissent de bonnes années, le grand perdant est le propriétaire forestier lui-même.  Et il n’est pas besoin de s’en dire que si le propriétaire forestier obtenait plus pour son bois, ce sont tous les acteurs forestiers de la chaîne qui en profiteraient aussi.

L’explication de la détérioration du revenu du propriétaire forestier est multiple et nous en avons parlé dans les dernières parutions.  Rappelons simplement que les principales hypothèses de cette situation sont celle-ci :

 

  1. La fermeture de plusieurs usines de sciage sapin-épinette pendant la crise forestière et financière a fait diminuer la concurrence;
  2. L’offre dépasse la demande dans le sapin-épinette au sud du Québec depuis 2016;
  3. Le rapport de force est en faveur des deux (2) ou trois (3) usines qui achètent la majorité des volumes de sapin-épinette contre les 19 500 propriétaires forestiers isolés sur l’ensemble du territoire;
  4. L’augmentation normale du prix du transport, de la récolte de bois et des autres coûts de support d’une propriété forestière;
  5. Le mode de mise en marché actuel d’affichage des prix minimums est désuet et ne permet pas aux producteurs forestiers de capter les hausses de prix qu’obtiennent les usines sur les marchés du bois d’œuvre, car la compétition ne joue pas son rôle.

 

La meilleure preuve que la situation ne changera pas est que malgré les bénéfices historiques des usines actuellement, elles ne donnent pas plus cher aux propriétaires forestiers.  Le propriétaire forestier mérite plus de considération.

 

Certains se demandent qu’est-ce que ça donne d’avoir un « gros prix » si nous n’avons pas de marché?  Et bien, à cela on peut répondre : qu’est-ce que ça donne de faire de la sylviculture de la régénération jusqu’à l’arbre mature si on n’a pas le prix qu’il faut pour le faire lors de la vente de nos produits?

 

Aucun propriétaire forestier n’est actuellement assez important pour influencer le marché.  Certains vont chercher quelques dizaines de dollars supplémentaires par cordes ou par MPMP (mille pieds mesure de planche) parce qu’ils font les agglomérateurs de dizaines d’autres propriétaires forestiers.

 

Imaginons un instant que nous agglomérions tous les volumes et que tous recevraient le même bon prix pour la même qualité de bois selon une formule qui tiendrait compte des revenus des industriels sur les marchés.  Plusieurs régions en forêt privée fonctionnent de cette façon actuellement.

 

Est-ce que la situation actuelle est une fatalité?  Comment le propriétaire forestier peut-il améliorer son sort?  Les solutions sont accessibles et doivent être rappelées :

 

  • Regrouper les 19 500 propriétaires pour négocier les prix, les volumes et les quantités offertes aux usines de sciage sapin-épinette de la région et d’ailleurs;
  • Exiger des usines que le prix du bois rond soit plus relié au prix du bois scié vendu dans les quincailleries et sur les marchés du bois d’œuvre par des formules de fixation des prix plus équitable pour les propriétaires forestiers;
  • Continuer à supporter la décision des propriétaires qui ont voté à 76% en faveur de négocier collectivement le sciage de sapin-épinette avec les usines le 9 novembre 2017;
  • Être derrière vos administrateurs qui défendent la décision des propriétaires forestiers depuis ce temps contre Domtar inc. et le Conseil de l’industrie forestière du Québec;
  • S’impliquer et se rendre aux différentes activités syndicales et soutenir l’action collective par votre participation;
  • Ne pas croire que la situation actuelle pourrait changer la situation, car le modèle actuel ne génère pas de résultats.

 

Propriétaires forestiers, restez maîtres de votre mise en marché!

Message du président de Janvier 2021:

En PDF: Arbre Plus – message du président janvier 2021

Vous avez certainement remarqué, comme moi, que les prix du bois de construction se sont envolés en 2020, jusqu’ à atteindre des sommets qu’on n’aurait jamais imaginés.  Les consommateurs ont dû débourser des sommes exorbitantes pour quelques planches ou madriers quand ils étaient disponibles.

 

Et les millions de dollars additionnels, qui en a vu la couleur?  Les producteurs propriétaires de bois rond (billots) comme vous et moi?  Certainement pas…  Nous avons vu nos revenus de vente stagner quand ils n’ont pas baissé.  Nous recevons, pour nos billots, de 35 à 50 pourcents moins d’argent qu’en 2005 en dollars constants alors que nos coûts d’opération n’ont cessé d’augmenter.

 

Alors, qui en profite de ces millions?  Vous savez, comme moi, que ce sont les industriels du sciage résineux de sapin-épinette.  Je vais vous illustrer à quel point par un exemple documenté : Produit forestier Résolu, qui pour l’ensemble de l’année 2019, a déclaré un bénéfice de 5 millions de dollars, pour sa division sciage, a réalisé un bénéfice de 128 millions de dollars pour le troisième trimestre de 2020; le quatrième trimestre s’annonce tout aussi prometteur!  Des profits multipliés par 50!

 

N’allez pas croire que les industriels avec lesquels nous faisons affaire sont en reste.  Tout indique que leur situation géographique et la qualité du bois que nous leur livrons leur permettent de surpasser cette performance.

 

Alors, pourquoi ne profitons-nous pas de cette prospérité stupéfiante nous aussi? Parce que, dans le contexte actuel d’absence de concurrence, les industriels n’ont pas à faire d’efforts pour nous payer davantage.  Pourquoi le feraient-ils?  Le bois entre de toute façon…

 

J’ai entendu trop souvent les représentants du Conseil de l’industrie forestière du Québec affirmer que les industriels paient pour notre bois ce qu’ils peuvent payer, que les prix offerts sont les justes prix…  La preuve est faite que ce n’est pas vrai!

 

Il n’y a qu’une solution à ce problème qui perdure et c’est la négociation collective de notre bois de sciage de sapin-épinette.  Il n’y en a pas d’autre.  La concurrence entre industriels ne reviendra pas par magie, surtout dans cette ère de concentration que nous observons depuis quelques décennies.  Votre Syndicat a proposé cette solution aux producteurs en novembre 2017 et ils l’ont adoptée très majoritairement, en dépit de l’opposition de Domtar inc. et de quelques entrepreneurs dont les intérêts diffèrent des nôtres.  Le Syndicat est déterminé à mener à terme ce grand projet afin d’obtenir les meilleures conditions de mise en marché possibles pour ses producteurs, propriétaires d’une ressource précieuse. Je nous le souhaite pour 2021 et les années à venir.

André Roy
Président

LES PROPRIÉTAIRES FORESTIERS DE LA MRC DU HAUT-ST-FRANÇOIS :  UN SERVICE ESSENTIEL !

Pour voir l’article parue dans le journal «Le Haut-Saint-François»:

Vol.35 n04 P.16 (1)

Possédant près de 172 400 hectares de forêt productive, soit près trois fois et demi la superficie de l’île de Montréal, ils sont près de 2 300 propriétaires forestiers sur le territoire de la MRC du Haut-Saint-François.

 

Ensemble, ils ont mis 250 700 mètres cubes de bois en marché en 2019, l’équivalent de près de 6 300 voyages de bois rond destiné aux usines de sciage, de pâtes et papier et de bois de chauffage dans la région pour une valeur des ventes de près de 12.8 M$.  Les retombées économiques du bois mis en marché par ces propriétaires de la MRC s’élèvent à plus de 125 M$ pour l’économie québécoise dans son ensemble.  C’est la première région forestière en Estrie car les propriétaires de la MRC du Haut-Saint-François sont ceux qui récoltent le plus de bois dans la région.

 

Loin d’épuiser la capacité de la forêt de la MRC qui produit 25% plus de bois, année après année, que ce que les propriétaires récoltent de façon durable, la faune, la flore et toute la biodiversité forestière qu’elle comporte ont tout l’espace nécessaire pour en faire une forêt dynamique, saine et variée.

 

En effet, en parcourant les principales artères et routes de campagne de la MRC, nous sommes à même de constater toute l’importance du couvert forestier régional.  Le chasseur, le pêcheur, le randonneur, le plaisancier, le photographe naturaliste et tout aimant de la nature y trouveront de belles forêts en santé dont les plus belles ont été entretenues par leurs propriétaires de boisés.

 

Le propriétaire forestier est aussi le gardien des services écologiques que rend son boisé à toute la société.  Que ce soit les milieux humides, si importants pour la qualité de nos cours d’eau et de nos lacs, que pour les habitats d’espèces menacées ou vulnérables, le propriétaire forestier de la région est sensible à conserver tous les attributs particuliers de son milieu forestier.  Il sait s’entourer de professionnels qui pourront l’aider dans la prise de décision quant à la gestion de sa forêt.

 

Ce sont eux aussi qui fournissent le matériau le plus écologique et renouvelable qui soit : le bois.  Que ce soit pour la construction des habitations de ses concitoyens ainsi que pour leur besoin en papier ou en produits sanitaires ou hygiéniques fabriqués à partir d’une matière 100 % naturelle, il permet de séquestrer des gaz à effet de serre durant la période de son utilisation, comparativement à tous ces produits compétiteurs qui nécessitent énormément de combustible fossile que sont les plastiques, le béton ou l’acier.  Il constitue incontestablement, encore aujourd’hui, le matériau renouvelable le plus intéressant écologiquement à tous les niveaux.

 

Comme plusieurs consommateurs l’ont remarqué, la récente pandémie ayant encouragé grandement les travaux de rénovation et de construction en Amérique du Nord, le prix des matériaux en bois en quincaillerie a explosé depuis mai 2020 avec des pénuries importantes de diverses composantes.

 

Malgré ces augmentations spectaculaires des prix du bois de construction, les fournisseurs de la ressource première que sont les propriétaires forestiers n’auront pas vu leurs revenus augmenter de façon significative pour leur produit en bois rond.

 

En effet, les industriels auront augmenté leurs bénéfices de façon substantielle sans en faire profiter les propriétaires de boisés qui ont aussi souffert de la dernière crise forestière.

 

Le Syndicat des Producteurs forestiers du Sud du Québec tente depuis 2017 de changer le mode de mise en marché en Estrie et en Montérégie pour permettre aux propriétaires d’obtenir une meilleure répartition des revenus des bois de sciage dans le sapin et l’épinette pour tous les propriétaires du territoire.  En effet, les propriétaires forestiers ont décidé de négocier collectivement avec les industriels forestiers. Certains s’opposent farouchement à tout changement.  C’est le cas de Domtar inc. et de certains entrepreneurs en récolte.

 

Les propriétaires forestiers doivent maintenant être solidaires et travailler ensemble au bien commun de tous en s’unissant pour que tous leurs efforts de sylvicultures soient reconnus.

 

Ils continuent à aménager de façon durable leur forêt avec conviction, et sont tournés vers l’avenir, car ils ne sauraient admettre qu’ils ne puissent un jour profiter pleinement de la prospérité qu’ils ont contribué à créer à partir de leurs ressources.

 

Il faut souligner que le prix du bois résineux payé aux propriétaires forestiers a constamment diminué depuis les 20 dernières années si l’on tient compte de l’inflation, et ce malgré deux périodes de grande prospérité pour les industriels en 2018 et en 2020.

 

Une meilleure répartition des revenus permettrait de plus grands investissements dans l’aménagement et dans la santé de notre forêt régionale et profiterait à l’ensemble des producteurs, des transformateurs, des entrepreneurs en récolte, des transporteurs et tous les intervenants de la chaîne d’approvisionnement.

 

Les gardiens de nos paysages forestiers méritent plus de considération.  Il est important de les soutenir dans leur démarche.

 

Robert Proteau

Administrateur du secteur du Haut-Saint-François

 

Article paru dans le Progrès de Coaticook, le 10 février 2021:

2021-02-10 Article JP Roy – Progrès de Coaticook

LES PROPRIÉTAIRES FORESTIERS DE LA MRC DE COATICOOK :

UN SERVICE ESSENTIEL !

 

Possédant près de 82 300 hectares de forêt productive, soit près de un fois et trois quard la superficie de l’île de Montréal, ils sont près de 1 100 propriétaires forestiers sur le territoire de la MRC de Cooaticook.

 

Ensemble, ils ont mis 213 300 mètres cubes de bois en marché en 2019, l’équivalent de près de 5 300 voyages de bois rond destiné aux usines de sciage, de pâtes et papier et de bois de chauffage dans la région pour une valeur des ventes de près de 10.9 M$.  Les retombées économiques du bois mis en marché par ces propriétaires de la MRC s’élèvent à plus de 106,4 M$ pour l’économie québécoise dans son ensemble.

 

Loin d’épuiser la capacité de la forêt de la MRC qui produit 25% plus de bois, année après année, que ce que les propriétaires récoltent de façon durable, la faune, la flore et toute la biodiversité forestière qu’elle comporte ont tout l’espace nécessaire pour en faire une forêt dynamique, saine et variée.

 

En effet, en parcourant les principales artères et routes de campagne de la MRC, nous sommes à même de constater toute l’importance du couvert forestier régional.  Le chasseur, le pêcheur, le randonneur, le plaisancier, le photographe naturaliste et tout aimant de la nature y trouveront de belles forêts en santé dont les plus belles ont été entretenues par leurs propriétaires de boisés.

 

Le propriétaire forestier est aussi le gardien des services écologiques que rend son boisé à toute la société.  Que ce soit les milieux humides, si importants pour la qualité de nos cours d’eau et de nos lacs, que pour les habitats d’espèces menacées ou vulnérables, le propriétaire forestier de la région est sensible à conserver tous les attributs particuliers de son milieu forestier.  Il sait s’entourer de professionnels qui pourront l’aider dans la prise de décision quant à la gestion de sa forêt.

 

Ce sont eux aussi qui fournissent le matériau le plus écologique et renouvelable qui soit : le bois.  Que ce soit pour la construction des habitations de ses concitoyens ainsi que pour leur besoin en papier ou en produits sanitaires ou hygiéniques fabriqués à partir d’une matière 100 % naturelle, il permet de séquestrer des gaz à effet de serre durant la période de son utilisation, comparativement à tous ces produits compétiteurs qui nécessitent énormément de combustible fossile que sont les plastiques, le béton ou l’acier.  Il constitue incontestablement, encore aujourd’hui, le matériau renouvelable le plus intéressant écologiquement à tous les niveaux.

 

Comme plusieurs consommateurs l’ont remarqué, la récente pandémie ayant encouragé grandement les travaux de rénovation et de construction en Amérique du Nord, le prix des matériaux en bois en quincaillerie a explosé depuis mai 2020 avec des pénuries importantes de diverses composantes.

 

Malgré ces augmentations spectaculaires des prix du bois de construction, les fournisseurs de la ressource première que sont les propriétaires forestiers n’auront pas vu leurs revenus augmenter de façon significative pour leur produit en bois rond.

 

En effet, les industriels auront augmenté leurs bénéfices de façon substantielle sans en faire profiter les propriétaires de boisés qui ont aussi souffert de la dernière crise forestière.

 

Le Syndicat des Producteurs forestiers du Sud du Québec tente depuis 2017 de changer le mode de mise en marché en Estrie et en Montérégie pour permettre aux propriétaires d’obtenir une meilleure répartition des revenus des bois de sciage dans le sapin et l’épinette pour tous les propriétaires du territoire.  En effet, les propriétaires forestiers ont décidé de négocier collectivement avec les industriels forestiers. Certains s’opposent farouchement à tout changement.  C’est le cas de Domtar inc. et de certains entrepreneurs en récolte.

 

Les propriétaires forestiers doivent maintenant être solidaires et travailler ensemble au bien commun de tous en s’unissant pour que tous leurs efforts de sylvicultures soient reconnus.

 

Ils continuent à aménager de façon durable leur forêt avec conviction, et sont tournés vers l’avenir, car ils ne sauraient admettre qu’ils ne puissent un jour profiter pleinement de la prospérité qu’ils ont contribué à créer à partir de leurs ressources.

 

Il faut souligner que le prix du bois résineux payé aux propriétaires forestiers a constamment diminué depuis les 20 dernières années si l’on tient compte de l’inflation, et ce malgré deux périodes de grande prospérité pour les industriels en 2018 et en 2020.

 

Une meilleure répartition des revenus permettrait de plus grands investissements dans l’aménagement et dans la santé de notre forêt régionale.

 

Les gardiens de nos paysages forestiers méritent plus de considération.  Il est important de les soutenir dans leur démarche.

 

Jean-Paul Roy

Vice-président

 

Article paru dans Le Reflet du Lac – 10 février 2021 :

2021-02-10 Article JP Roy – Reflet du Lac

LES PROPRIÉTAIRES FORESTIERS DE LA MRC DE MEMPHRÉMAGOG : UN SERVICE ESSENTIEL !

 

Possédant près de 93 000 hectares de forêt productive, soit près de deux fois la superficie de l’île de Montréal, ils sont près de 1 250 propriétaires forestiers sur le territoire de la MRC Memphrémagog.

 

Ensemble, ils ont mis 86 700 mètres cubes de bois en marché en 2019, l’équivalent de près de 2 170 voyages de bois rond destiné aux usines de sciage, de pâtes et papier et de bois de chauffage dans la région pour une valeur des ventes de près de 4.4 M$.  Les retombées économiques du bois mis en marché par ces propriétaires de la MRC s’élèvent à plus de 43 M$ pour l’économie québécoise dans son ensemble.

 

Très loin d’épuiser la capacité de la forêt de la MRC qui produit trois fois et demie plus de bois, année après année, que ce que les propriétaires récoltent de façon durable, la faune, la flore et toute la biodiversité forestière qu’elle comporte ont tout l’espace nécessaire pour en faire une forêt dynamique, saine et variée.

 

En effet, en parcourant les principales artères et routes de campagne de Memphrémagog ainsi qu’en naviguant sur son majestueux lac, nous sommes à même de constater toute l’importance du couvert forestier régional.  Le chasseur, le pêcheur, le randonneur, le plaisancier, le photographe naturaliste et tout aimant de la nature y trouveront de belles forêts en santé dont les plus belles ont été entretenues par leurs propriétaires de boisés.

 

Le propriétaire forestier est aussi le gardien des services écologiques que rend son boisé à toute la société.  Que ce soit les milieux humides, si importants pour la qualité de nos cours d’eau et de nos lacs, que pour les habitats d’espèces menacées ou vulnérables, le propriétaire forestier de la région est sensible à conserver tous les attributs particuliers de son milieu forestier.  Il sait s’entourer de professionnels qui pourront l’aider dans la prise de décision quant à la gestion de sa forêt.

 

Ce sont eux aussi qui fournissent le matériau le plus écologique et renouvelable qui soit : le bois.  Que ce soit pour la construction des habitations de ses concitoyens ainsi que pour leur besoin en papier ou en produits sanitaires ou hygiéniques fabriqués à partir d’une matière 100 % naturelle, il permet de séquestrer des gaz à effet de serre durant la période de son utilisation, comparativement à tous ces produits compétiteurs qui nécessitent énormément de combustible fossile que sont les plastiques, le béton ou l’acier.  Il constitue incontestablement, encore aujourd’hui, le matériau renouvelable le plus intéressant écologiquement à tous les niveaux.

 

Comme plusieurs consommateurs l’ont remarqué, la récente pandémie ayant encouragé grandement les travaux de rénovation et de construction en Amérique du Nord, le prix des matériaux en bois en quincaillerie a explosé depuis mai 2020 avec des pénuries importantes de diverses composantes.

Malgré ces augmentations spectaculaires des prix du bois de construction, les fournisseurs de la ressource première que sont les propriétaires forestiers n’auront pas vu leurs revenus augmenter de façon significative pour leur produit en bois rond.

 

En effet, les industriels auront augmenté leurs bénéfices de façon substantiel sans en faire profiter les propriétaires de boisés qui ont aussi souffert de la dernière crise financière et forestière.

 

Le Syndicat des Producteurs forestiers du Sud du Québec tente depuis 2017 de changer le mode de mise en marché en Estrie et en Montérégie pour permettre aux propriétaires d’obtenir une meilleure répartition des revenus des bois de sciage dans le sapin et l’épinette pour tous les propriétaires du territoire.  En effet, les propriétaires ont maintenant décidés de négocier collectivement leur prix avec les industriels forestiers.  Certains s’opposent farouchement à tout changement.  C’est le cas de Domtar inc. et de certains entrepreneurs en récolte.

 

Les propriétaires forestiers doivent maintenant être solidaires et travailler ensemble au bien commun de tous en s’unissant pour que tous leurs efforts en sylvicultures soient reconnus.

 

Ils continuent à aménager de façon durable leur forêt avec conviction, et sont tournés vers l’avenir, car ils ne sauraient admettre qu’ils ne puissent un jour profiter pleinement de la prospérité qu’ils ont contribué à créer à partir de leurs ressources.

 

Il faut souligner que le prix du bois résineux payé aux propriétaires forestiers a constamment diminué depuis les 20 dernières années si l’on tient compte de l’inflation, et ce, malgré deux périodes de grande prospérité pour les industriels en 2018 et en 2020.

 

Une meilleure répartition des revenus permettrait de plus grands investissements dans l’aménagement et dans la santé de nos forêts régionales.

 

Les gardiens de nos paysages forestiers méritent plus de considération.  Il est important de les soutenir dans leur démarche.

 

Jean-Paul Roy

Vice-président