Les prix du bois d’œuvre n’ont jamais été aussi haut qu’en 2021 dans les quincailleries et sur les marchés du bois d’œuvre en Amérique du Nord. Depuis mars 2020, le prix du bois dans les quincailleries n’a jamais cessé d’augmenter. Au moment d’écrire ces lignes, il a atteint un sommet record jamais égalé à ce jour.
Les diverses entreprises cotées en bourse qui ont des divisions de sciage de sapin-épinette au Québec déclarent des bénéfices records lors des derniers trimestres. Le dernier trimestre frôle des 51% de bénéfice net pour les entreprises de sciage cotées en bourse au Québec en fort contraste avec la moyenne de 12% des dernières années.
Malheureusement, le propriétaire forestier ne verra pas la couleur de ces hausses spectaculaires. Alors que l’industrie du sciage voit ses revenus atteindre des records historiques, les revenus du propriétaire forestier sont plus bas qu’il y a 15 ans.
Les coûts du propriétaire pour faire couper son bois ont augmenté en suivant pratiquement l’augmentation du coût de la vie, le coût des équipements forestiers également. La rentabilité de la sylviculture en est donc grandement affectée.
Nous avons suivi les revenus tirés de la vente de bois rond de sapin-épinette de 2005 à 2020 ainsi que les coûts de récolte moyens par un entrepreneur en récolte et le constat est inquiétant.
Le tableau ci-haut nous montre le revenu moyen de la vente d’un voyage de bois de sapin-épinette.
Le bénéfice net de vente d’un voyage de bois par le propriétaire en 2005 était de 2 014 $ et passera à 689 $ en 2012. Le même voyage de bois lui rapportera 870 $ en 2020, soit une baisse de 43% en 15 ans.
Alors que les intervenants dans la chaîne de la récolte du bois chez les propriétaires s’en tirent très bien et connaissent de bonnes années, le grand perdant dans l’équation est le propriétaire forestier lui-même.
Et il va sans dire que si le propriétaire forestier obtenait des revenus supérieurs pour son bois, ce sont tous les acteurs forestiers de la chaîne qui en profiteraient aussi. Il est important de constater que celui qui a subi les baisses les plus importantes de 2005 à 2020 est bien le propriétaire forestier.
Pour illustrer la situation de l’industrie du sciage par rapport aux propriétaires forestiers, le revenu brut obtenu par un propriétaire pour la vente d’une bille de bois de 8 pieds de longueur et d’un diamètre de cinq (5) pouces de sapin-épinette où on sortira un 2 x 4 à l’usine était de 1,59 $ en 2005, en tenant compte de l’inflation. L’année 2005 correspond à une année record pour les prix du bois aux propriétaires forestiers. En 2021, 16 ans plus tard, il obtiendra seulement 85 cents. C’est donc un recul de 53%, soit une baisse de 2,9% année après année.
L’industriel, pour sa part, obtenait un prix de 1,93 $ pour son 2’’ par 4’’ de 8 pieds, alors qu’il obtient maintenant 5,78 $ pour le même madrier en 2021. C’est une augmentation de près de 300%.
Évidemment dans ces circonstances, beaucoup de propriétaires forestiers sont frustrés de la situation. En effet, ils ont subi les années difficiles suite à la crise forestière et financière à partir de 2006, mais ils ne profitent pas de la prospérité actuelle.
Ils n’ont même pas les hausses nécessaires pour couvrir les hausses des frais qu’ils ont subies au cours des ans. Nous n’avons qu’à penser à la hausse des prix des terres, de l’achat des équipements pour la récolte, des frais de reboisement, des frais d’entretien des boisés et les taxes municipales et scolaires.
Les causes de cette situation sont multiples. Notons, entre autres, le grand nombre de propriétaires qui vendent à seulement quelques usines qui achètent le bois et qui favorisent grandement celles-ci. Pourtant, il y a des solutions.
Dans la région de l’Estrie et de la Montérégie, les propriétaires ont voté de négocier collectivement leur prix du bois de sciage sapin-épinette le 9 novembre 2017. Depuis ce temps, la compagnie Domtar inc., un groupe d’entrepreneurs forestiers et le Conseil de l’industrie forestière du Québec se sont farouchement opposés devant la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec.
Au moment d’écrire ces lignes, le litige n’est toujours pas réglé et ces groupes font tout en leur pouvoir pour empêcher les propriétaires de s’organiser.
Les propriétaires forestiers doivent rester maîtres de leur mise en marché en participant aux activités syndicales et en supportant les administrateurs de leur association afin de bien défendre les intérêts de tous les propriétaires forestiers de la région.
Vous avez des questions, des commentaires, n’hésitez pas à contacter votre administrateur de secteur ou M. Martin Larrivée, directeur général à mlarrivee@upa.qc.ca.
Les administrateurs du Syndicat
Hugues Beaudoin, secteur La Montérégie
beaudoinhugues@gmail.com 450 546-4684
Émery Bélanger, 1er vice-présiden
lacouleedudell@sympatico.ca 819 583-2566
Robert Couture, secteur Les Sources
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Anne Logan, secteur Le Val-Saint-François
logan_511@hotmail.com 819 845-4901
Jean-Denis Picard, secteur Le Granit
jean-lulu@hotmail.com 418 443-2741
Robert Proteau, secteur Le Haut-Saint-François
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André Roy, président
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Jean-Paul Roy, Coaticook-Memphrémagog
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