FRONT COMMUN DES PRODUCTEURS FORESTIERS POUR LA MISE EN MARCHÉ COLLECTIVE DU BOIS DE SCIAGE RÉSINEUX SAPIN-ÉPINETTE
Suite à la décision décevante rendue par la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec quant à la volonté des producteurs forestiers de négocier collectivement le prix du résineux sapin-épinette, nous tenions à vous tenir informés des derniers développements dans ce dossier.
Plus tôt ce mois-ci, votre Syndicat des Producteurs forestiers du Sud du Québec (SPFSQ) a joint sa voix à celles du Syndicat des producteurs de bois de la Côte-du-Sud (SPBCS), du Syndicat des propriétaires forestiers de la région de Québec, de la Fédération des producteurs forestiers du Québec (FPFQ) et de l’Union des producteurs agricoles (UPA) lors d’une conférence de presse pour exprimer la frustration et la déception des producteurs forestiers à l’égard de la décision rendue par la Régie et revendiquer de nouveau la modernisation du modèle de mise en marché du bois rond vendu aux scieries.
Cette conférence de presse, couverte par plusieurs médias locaux, régionaux et même nationaux (vous pouvez d’ailleurs lire quelques articles ici, ici, ou encore ici) a permis de faire la démonstration claire de l’injustice à laquelle font face les producteurs forestiers, qui investissent des efforts importants afin de fournir aux scieries une matière première de qualité, mais qui en retour, n’obtiennent pas leur juste part des retombées économiques de cette filière essentielle pour le Québec.
Rappelons qu’en mai dernier, alors que le cours du bois d’œuvre battait des records, les producteurs du Sud du Québec recevaient à peine plus d’un dollar pour une bille de bois de 8 pieds vendu aux scieries, alors que les consommateurs pouvaient payer un 2×4 issu de cette même bille plus de 8 $. C’est moins que le prix que nous recevions en 2003 pour le même produit.
Si les hausses de prix records du bois d’œuvre en 2020 et 2021 illustrent de façon indiscutable l’iniquité flagrante générée par le modèle de mise en marché qui a cours actuellement dans plusieurs régions du Québec, il n’en demeure pas moins que cette iniquité ne date pas de la pandémie : elle existe depuis plus longtemps, et même beaucoup trop longtemps maintenant.
La conférence de presse a également été l’occasion de démontrer l’unité et la détermination des producteurs forestiers. En effet, les quatre organisations présentes pour l’occasion représentent des milliers de producteurs forestiers partout au Québec.
Nous avons ainsi réitéré notre volonté claire quant à l’avenir de l’industrie.
Cette volonté, c’est de se regrouper collectivement pour négocier le prix du résineux sapin-épinette, afin que tous les producteurs forestiers, incluant les plus petits, puissent avoir une meilleure prévisibilité et un plus grand rapport de force face à l’industrie et ainsi obtenir un prix qui soit à la hauteur des efforts investis.
Cette idée n’a rien de révolutionnaire, d’extravagant ou de démesuré : elle est déjà incorporée aux plans conjoints de six autres régions du Québec. Pourtant, sa mise en place est incontournable pour la pérennité de nos activités.
Fidèles à votre vision, nous avons également profité de l’occasion pour confirmer officiellement que le SPFSQ présentera à la Régie un nouveau projet de mise en marché collective du résineux sapin-épinette, et ce, dès les premiers mois de 2022.
L’objectif poursuivi sera toujours d’accroître la transparence sur le marché du bois de sciage, d’améliorer les conditions des producteurs forestiers, d’accélérer la transmission verticale de la prospérité au travers de la chaîne de valeur et de favoriser une mise en marché efficace, ordonnée, mais surtout équitable et viable pour tous les propriétaires forestiers.
Ce projet bonifié sera le fruit d’une consultation encore plus large, à laquelle vous serez appelés à participer et à vous exprimer, et qui rencontrera toutes les exigences telles que formulées par la Régie. Soyez assurés que, fidèles à notre habitude, nous vous tiendrons informés des développements à venir.
Nous ne pouvons tout simplement pas baisser les bras alors que tant de chemin a déjà été parcouru. Nous ne pouvons pas regarder ailleurs et accepter que, par découragement et désillusion, toujours plus de producteurs forestiers remettent en question l’avenir de leurs activités, en raison d’un statu quo devenu intenable. Ce combat, nous devons le mener, ensemble, pour tous les producteurs forestiers du Québec actuels, et pour ceux qui les suivront. C’est l’avenir de notre industrie qui est en jeu.
Évidemment, ce projet ne fera pas l’unanimité, notamment auprès de certains représentants de l’industrie forestière, qui se plaisent bien dans le statu quo actuel qui les avantage grandement.
Avec votre aide, cependant, nous déploierons tous les efforts nécessaires pour faire en sorte que l’année 2022 soit celle où, finalement, la volonté claire des producteurs forestiers du Sud du Québec quant à la mise en marché collective du résineux sapin-épinette sera entendue par la Régie.
D’ici là, je me permets de vous souhaiter, au nom de votre Syndicat, une bonne année 2022!
André Roy
Président