Longueuil, le 9 juillet 2019. –

La Fédération des producteurs forestiers du Québec (FPFQ) se réjouit de la reconduction du Programme d’aide à la mise en valeur des forêts privées (PAMVFP) pour 3 ans avec un investissement de 28,5 M$ par année. Le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), M. Pierre Dufour, en a fait l’annonce aujourd’hui à Saguenay, en compagnie du président de la FPFQ, M. Pierre-Maurice Gagnon, et de plusieurs représentants du secteur forestier.

François Tremblay, député de Dubuc, Andrée Laforest, ministre des Affaires municipales et de l’Habitation et ministre responsable de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Pierre Dufour, ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs et ministre responsable de la région de l’Abitibi-Témiscamingue et de la région du Nord-du-Québec, et Pierre-Maurice Gagnon, président de la Fédération des producteurs forestiers du Québec, étaient présents pour l’annonce.

Concrètement, le programme assurera la stabilité du soutien financier gouvernemental dédié aux travaux sylvicoles en forêt privée. Cette aide est nécessaire pour initier des investissements sylvicoles présentant une faible rentabilité financière pour un propriétaire forestier, mais générant des retombées importantes pour la collectivité.

De plus, l’annonce imminente de la répartition de nouveaux crédits pour la séquestration du carbone à l’aide de travaux sylvicoles, prévus dans le dernier Budget du Québec, devrait bonifier cette enveloppe budgétaire du PAMVFP.

« Le gouvernement du Québec perçoit dorénavant la forêt privée comme une source essentielle d’approvisionnement pour l’industrie des produits forestiers, mais également comme un vecteur de services environnementaux pour la collectivité. Cette polyvalence de la forêt est un précieux atout pour le Québec », a déclaré M. Gagnon.

Rappelons que le PAMVFP offre un soutien financier aux propriétaires forestiers réalisant des travaux d’aménagement forestier. Administré par les agences régionales de mise en valeur des forêts privées, le PAMVFP soutient l’encadrement professionnel exercé par les ingénieurs forestiers et la réalisation des travaux sylvicoles admissibles en forêt.

À propos de la FPFQ

La Fédération des producteurs forestiers du Québec est l’organisation provinciale qui travaille à la promotion des intérêts de 134 000 propriétaires forestiers de tous les milieux sociaux, dont 29 000 producteurs forestiers. L’action régionalisée de ses treize syndicats et offices vise la protection et la mise en valeur des forêts privées québécoises, ainsi qu’une commercialisation ordonnée des bois en provenance de ces territoires. La FPFQ est une fédération affiliée de l’Union des producteurs agricoles (UPA).

 

Renseignements :

Marc-André Côté, ing. f., Ph. D.

Directeur général

450 679-0530, poste 8201

macote@upa.qc.ca      foretprivee.ca

Par François Hébert, biologiste, PH. D. et Nelson Thiffault, ing., PH. D.

Le nerprun bourdaine (Rhamnus frangula ou Frangula alnus) est un arbuste exotique envahissant, bien connu dans l’est des États-Unis depuis quelques décennies. Par ses effets documentés sur la flore et les sols, il menace la biodiversité des écosystèmes forestiers. De plus en plus, le nerprun pose aussi des problèmes aux sylviculteurs du sud du Québec, notamment dans les jeunes plantations. Sa croissance très vigoureuse en pleine lumière, pouvant atteindre deux mètres par année, en fait une espèce concurrente particulièrement agressive.

 

Nerprun bourdaine

Description et historique

Le nerprun bourdaine est un arbuste de la famille des rhamnacées, originaire d’Eurasie, où il était utilisé dans la production de poudre à canon et en médecine douce comme laxatif. Ce petit arbre et son cousin, le nerprun cathartique (Rhamnus cathartica), ont été introduits en Amérique du Nord à la fin du XIXe siècle, comme plantes ornementales dans les haies brise-vent. Depuis, les deux espèces ont graduellement colonisé le continent, notamment le nord-est des États-Unis. Elles s’installent sur une large gamme de stations et de textures de sols. Le nerprun bourdaine préfère les stations plus humides et les sols plus acides que le nerprun cathartique, mais il peut aussi croître sur des sols secs.

 

Le nerprun bourdaine peut atteindre la taille d’un arbre, avec un diamètre allant jusqu’à 15 cm mesuré à 1,30 m de hauteur. Son écorce brune porte de nombreuses lenticelles jaunes, rappelant certaines espèces d’aulnes. Ses feuilles sont généralement très lustrées et d’un vert clair sur leur face supérieure. Contrairement à celles du nerprun cathartique, les feuilles du nerprun bourdaine ne sont pas dentelées et comportent des nervures parallèles. À l’automne, elles deviennent jaune clair, puis rouges.

 

Une reproduction efficace

La période de floraison et de fructification du nerprun bourdaine s’étale sur plusieurs mois, une caractéristique de plusieurs plantes envahissantes. Les fruits contiennent de 2 à 3 graines, et chaque individu peut porter de 430 à plus de 1 800 fruits. Les oiseaux, notamment l’étourneau sansonnet (Sturnus vulgaris), agissent comme agents de dispersion. Les graines peuvent rester en dormance au moins trois ans et former une banque souterraine. Lorsqu’il est coupé, le nerprun bourdaine peut également produire une grande quantité de rejets de souche.

 

L’ouverture du couvert forestier favorise l’envahissement

Même si le nerprun bourdaine constitue une plante semi-tolérante à l’ombre, qui peut s’installer et croître en milieu fermé, sa vigueur est reliée à la disponibilité de la lumière. En milieu ouvert et lorsque le sol est exposé, il forme rapidement des bosquets denses et pro+te de la lumière ambiante pour croître en largeur et occuper la majeure partie de l’étage arbustif. De plus, la saison de croissance de cette plante est très longue; les feuilles apparaissent tôt au printemps, bien avant les espèces indigènes, et leur sénescence survient tard en automne, après celle des autres espèces. La présence du nerprun diminue fortement la quantité de lumière disponible pour la croissance des semis d’espèces feuillues comme l’érable à sucre (Acer saccharum), l’érable rouge (Acer rubrum) et le frêne blanc (Fraxinus americana). Dans certains milieux envahis, le nerprun peut représenter plus de 90 % de la biomasse présente. De plus, comme il n’a pas de préférence particulière pour un type de peuplements forestiers, il colonise tout aussi facilement les forêts feuillues, mixtes ou résineuses, et même les tourbières.

 

Territoires où les résultats s’appliquent

Moyens de contrôle

Plusieurs moyens de contrôle ont été testés aux États-Unis, dans les États aux prises avec cet envahisseur. Pour traiter une petite superficie, l’arrachage manuel s’avère peu coûteux et efficace, pourvu que les individus disposent d’un diamètre à la souche de moins de 1 cm. S’ils affichent un plus fort diamètre (de 1 à 5 cm), ils peuvent être arrachés à l’aide d’un appareil manuel. Le dégagement mécanisé à la débroussailleuse est inefficace pour le nerprun bourdaine, car il faut parfois jusqu’à quatre dégagements par saison pour obtenir des résultats. À l’heure actuelle, l’application d’herbicides en automne lorsque les autres plantes se trouvent en dormance constitue la méthode la plus efficace pour traiter une grande surface. Quelques produits peuvent traiter le nerprun, notamment le glyphosate.

 

Que faire dans un contexte où l’on ne peut utiliser d’herbicides?

Depuis 2001, l’emploi de phytocides est banni dans les forêts publiques du Québec. Afin de développer des méthodes de rechange pour la maîtrise du nerprun dans les plantations forestières, la Direction de la recherche forestière a installé un dispositif expérimental en Estrie, une région où le nerprun s’avère déjà bien présent. Nous y testons des traitements mécanisés de préparation du sol, dans le but de limiter l’expansion du nerprun lors de l’établissement des plantations. Quatre traitements de préparation de terrain ont été appliqués en 2012, dans des coupes forestières récentes envahies par le nerprun bourdaine :

 

La mise en andains, qui sert de témoin;

La herse forestière;

Le broyeur forestier;

L’application d’un herbicide.

 

L’été suivant, en 2013, nous avons mis en terre des plants de fortes dimensions d’épinettes blanches (Picea glauca). La survie, la croissance et la physiologie de l’épinette blanche seront mesurées après trois ans pour vérifier l’effet compétitif du nerprun sur les arbres mis en terre. Des inventaires annuels de végétation seront aussi réalisés pour suivre l’évolution du couvert de nerprun dans chacun des traitements.

 

Pour en savoir plus…

. CATLING, P.M., et Z.S. POREBSKI. The History of Invasion and Current Status of Glossy Buckthorn, Rhamnus frangula, in Southern Ontario, Canadian Field-Naturalist, no 108, 1994, p. 305-310.

. GODWIN, H. Frangula Alnus Miller, Journal of Ecology, no 31, 1943, p.77-92.

 

Remerciements

La Direction de la recherche forestière (DRF) du ministère des Ressources naturelles remercie Mario Dionne, de l’Agence de mise en valeur de la forêt privée de l’Estrie, pour sa collaboration et son implication dans l’établissement du dispositif expérimental présenté dans cet Avis de recherche.

 

Les informations de cet article sont issues d’une publication de la DRF du ministère des Ressources naturelles.

 

Vous pouvez joindre la DRF par téléphone : 418 643-7994 ou par courriel :  recherche.forestiere@mrn.gouv.qc.ca

 

Article paru dans le Forêts de chez nous de mai 2014.

 

Conseils

Vous souhaitez identifier un végétal?

Pour identifier tout type de végétal, consultez l’herbier du Québec.

 

Compléments

Espèces exotiques envahissantes: des ennemies parmi nous

Publié le 18 juin, 2019

 

Orford, le 7 juin 2019. –

Lors de leur congrès annuel tenu à Orford ces 6 et 7 juin, les délégués des propriétaires et producteurs forestiers de toutes les régions du Québec se sont questionnés sur les orientations du gouvernement Legault vis-à-vis la protection et la mise en valeur des forêts privées québécoises.

Les 134 000 propriétaires forestiers québécois reçoivent actuellement des demandes pressantes de la part de ministères et de la société civile pour accroître la production et la récolte de bois sur leurs propriétés, ainsi que pour protéger les paysages forestiers, la biodiversité, les milieux humides et les habitats des espèces menacées et vulnérables.

Si l’on sait qu’une bonne gestion des forêts peut permettre de réaliser plusieurs objectifs à la fois, les représentants des propriétaires forestiers, regroupés sous la Fédération des producteurs forestiers du Québec, ont réitéré l’importance de pouvoir miser sur l’éducation, le soutien professionnel et les mesures incitatives pour favoriser l’évolution des pratiques forestières; les réglementations devant plutôt servir de garde-fou contre les pratiques abusives.

« L’accroissement du financement du Programme d’aide à la mise en valeur des forêts privées, le financement de plans d’aménagement forestier bonifiés pour inclure l’information sur les milieux naturels à protéger et une fiscalité municipale encourageant la mise en valeur des potentiels sylvicoles et la rémunération des services environnementaux nous apparaissent comme des nécessités pour répondre aux attentes de tous », a déclaré M. Pierre-Maurice Gagnon, président de la Fédération des producteurs forestiers du Québec. « Malheureusement, nous n’avons pas encore entendu parler suffisamment de gestion des forêts privées de la part des membres du nouveau gouvernement », a-t-il regretté.

« La vitalité du territoire rural dépend des activités des gens qui y habitent. Les propriétaires forestiers contribuent à générer une industrie de produits forestiers, une industrie récréotouristique et une industrie acéricole, tout en préservant un patrimoine naturel pour la prochaine génération », a ajouté M. Gagnon ».

À propos de la FPFQ

La Fédération des producteurs forestiers du Québec est l’organisation provinciale qui travaille à la promotion des intérêts de 134 000 propriétaires forestiers de tous les milieux sociaux, dont 29 000 producteurs forestiers. L’action régionalisée de ses treize syndicats et offices vise la protection et la mise en valeur des forêts privées québécoises, ainsi qu’une commercialisation ordonnée des bois en provenance de ces territoires. La FPFQ est une fédération affiliée de l’Union des producteurs agricoles (UPA). Cliquer ici pour l’origine du communiqué :  https://www.foretprivee.ca/communiques/congres-de-la-federation-des-producteurs-forestiers-du-quebec-des-defis-a-lhorizon-pour-le-gouvernement-legault/

Renseignements : Marc-André Côté

Directeur général

T. 450 679-0530, poste 8201 | C. 514 378-6543

macote@upa.qc.ca foretprivee.ca

21 mai 2019

Les producteurs de bois de la Côte-du-Sud, une région située sur la rive sud du Saint-Laurent, à l’est de Lévis, ont majoritairement voté en faveur d’une mise en marché collective de leur bois destiné au sciage le 7 mai dernier afin d’obtenir de meilleures conditions de vente et de livraison. Ils s’inspirent des producteurs forestiers de l’Estrie et de la Montérégie qui ont pris la même décision en 2017.

Reste maintenant à la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec d’accepter la demande de modification réglementaire des producteurs de bois de la Côte-du-Sud. Le cas échéant, la commercialisation du bois de sciage, la négociation des prix avec les acheteurs et la livraison du bois seront entièrement orchestrées par le Syndicat des producteurs de bois de la Côte-du-Sud.

Pouvoir de négociation

« Depuis deux ans que les producteurs réfléchissent à ça [la mise en marché collective de leur bois destiné au sciage]. Le nombre d’acheteurs s’est fortement concentré ces dernières années. Le pouvoir de négociation a diminué en raison du rapport de forces disproportionné. Les producteurs sont devenus des preneurs de prix », explique Marc-André Côté, directeur général de la Fédération des producteurs forestiers du Québec. Une mise en marché collective permettrait selon lui d’améliorer la prévisibilité des prix, les garanties de paiements et la transparence dans la mise en marché des bois de sciage.

Notons que le Syndicat des producteurs de bois de la Côte-du-Sud encadre déjà la vente du bois destiné aux pâtes et papiers.

MARTIN  MÉNARD

mmenard@laterre.ca

2 mai 2019 Le journal Le Soleil

CAPITALES STUDIO

Une réalisation du service de la promotion

 

Comprendre en cinq minutes le rôle des forêts et des produits du bois dans la lutte contre les changements climatiques

 

Les grands responsables du dérèglement du bilan carbone de la planète sont les activités industrielles et les transports. Ils utilisent en grande quantité les énergies fossiles non renouvelables qui, lors de leur combustion, émettent d’importantes quantités de dioxyde de carbone (CO2), principal gaz à effet de serre (GES) responsable des changements climatiques. Découvrir et implanter des solutions durables s’avèrent primordiaux pour réduire ces émissions et gérer les GES déjà dans l’atmosphère ainsi que ceux à venir. C’est là que la forêt et les produits du bois jouent un rôle essentiel dans la lutte contre les changements climatiques !

 

 

Des bénéfices qui s’additionnent

 

Les solutions durables passent par le retrait de la plus grande quantité possible de carbone de l’atmosphère afin de le stocker en lieu sûr pour en réduire les effets néfastes. Les arbres arrivent à transformer ce gaz en solide utile, durable et écologique. Transformer ensuite un arbre en matériau prolonge le gain pour toute la durée de vie du produit. Tant que le carbone y est stocké, il n’est donc plus dans l’atmosphère; c’est là le gain pour l’environnement.

 

L’aménagement durable des forêts, l’utilisation du matériau bois et la substitution de matériaux polluants par ceux en bois sont des leviers supplémentaires qui améliorent les gains environnementaux. Avoir en permanence une abondance de forêts en pleine croissance et utiliser le bois comme matériau et énergie, en remplacement d’autres qui ont une plus forte empreinte écologique, sont des bénéfices supplémentaires qui font une différence dans une stratégie de société. 

 

Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs

Cliquez ici pour le communiqué de presseCompton_Comité sur évaluation agricole

Compton annonce la création d’un comité pour analyser la fiscalité agricole

COMPTON, le 15 mai 2019. – Les membres du conseil municipal ont adopté ce soir la résolution créant le Comité ad hoc sur la fiscalité agricole à Compton. Le maire de Compton, Bernard Vanasse, se réjouit de la formation d’un tel comité. « Devant des problèmes aussi complexes que l’évaluation de terres agricoles, les taxes foncières et le fardeau fiscal, il faut être en mesure de s’asseoir ensemble pour trouver une solution commune. J’en profite pour remercier les représentants de l’Union des producteurs agricoles (UPA), pour leur participation à la mise en place d’un tel comité. »

Ce comité aura pour mandat de formuler des recommandations au conseil municipal concernant la fiscalité agricole à Compton. Pour ce faire, il se penchera sur les dépenses municipales, la répartition du fardeau fiscal, les options de taxations disponibles en vertu des lois et règlements et des pistes de solution, en plus d’établir un échéancier des actions à prendre s’il y a lieu. « Si nous arrivons à effectuer un réel travail de fond de manière constructive et efficace, tous les citoyens en sortiront gagnants », affirme le maire.

Dans le but d’entendre les différents points de vue et différentes expertises, le comité sera composé de neuf membres, dont trois producteurs agricoles nommés par l’UPA, un représentant des propriétaires de terre agricole n’étant pas une entreprise agricole enregistrée, un représentant des citoyens non agricoles et de quatre élus du conseil municipal de Compton. À cela s’adjoindrons quatre personnes-ressources dont deux employés de l’UPA et deux employés municipaux. « Je suis persuadé qu’en ayant des représentants de divers milieux, nous réaliserons que nous avons des objectifs en communs et qu’il est dans l’intérêt de tous de travailler ensemble et de trouver une solution qui nous unit » tient à préciser, M. Vanasse.

Ce sentiment est partagé par Philipp Stirnimann, président du Syndicat local de l’UPA-Coaticook qui ajoute : « Nous remercions la municipalité d’avoir saisi l’importance de l’enjeu menant à la création de ce comité. Nous participerons activement aux travaux et espérons que les recommandations seront mises en application dans le budget ».

Le comité créé par la municipalité devra déposer ses recommandations au plus tard à la séance publique du Conseil municipal qui se tiendra le 13 août prochain en vue d’intégrer ses recommandations dans la réflexion budgétaire des élus pour l’année 2020.

Pour information

Municipalité de Compton

Bernard Vanasse

Maire

(819) 835-5584

(819) 620-2574

Fédération de l’UPA-Estrie

Valéry Martin

Conseillère aux communications

819 346-8905

Poste 143

Principaux types de milieux humides

 

Les milieux humides

 

La Loi sur la qualité de l’environnement présente plusieurs dispositions visant les activités des propriétaires forestiers dans la protection et la conservation des milieux humides. Le ministère responsable de l’environnement doit s’assurer qu’il n’y ait aucune perte nette de milieux humides sur le territoire privé québécois. Ainsi, les étangs, les marais, les tourbières et les marécages ne pourront plus être détruits sans qu’une compensation financière importante soit versée dans un fonds pour restaurer ou créer des milieux équivalents ailleurs sur le territoire.  Les propriétaires forestiers québécois sont actifs dans la protection des milieux humides. De nombreuses initiatives de conservation des milieux humides se déroulent en forêt privée et permettent aux propriétaires de boisé de s’impliquer dans le maintien des rôles et fonctions de ces écosystèmes.

 

Principaux types de milieux humides

Étang

Marais

Marécage arborescent

Tourbière arborée

 

Les milieux humides forestiers

De nombreux milieux humides présentent un potentiel forestier et l’aménagement forestier constitue une utilisation durable de ces milieux lorsque les travaux respectent les saines pratiques d’intervention. C’est le cas notamment des milieux humides identifiés marécages arborés ou tourbières boisées. Afin de respecter la réglementation en vigueur, informez-vous auprès de votre conseiller forestier des modalités d’intervention à suivre.

Source: Fédération des Producteurs Forestier du Québec     Photo: Agence forestière de la Montérégie

 

La Terre de chez nous, Sherbrooke 20 février 2019

— Entre 200 et 250 producteurs forestiers en provenance des quatre coins du Québec ont manifesté ce matin à Sherbrooke pour défendre leur droit de négocier collectivement la vente de leur bois de sciage résineux. Pour leur part, les industriels forestiers affirment que le projet de mise en marché collective comporte des lacunes et représente un trop grand risque pour le marché.

La manifestation a eu lieu devant l’hôtel où la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec tient des audiences depuis le 5 février sur cet enjeu. Domtar et le Conseil de l’industrie forestière du Québec demandent à la Régie de suspendre la mise en marché collective du bois de sciage résineux. Ils contestent aussi le processus ayant mené à l’adoption d’une résolution confiant au Syndicat des producteurs forestiers du sud du Québec (couvrant l’Estrie et une partie de la Montérégie) l’exclusivité de la vente du bois de sciage résineux. Le tribunal prévoyait sept jours d’audiences à Sherbrooke, qui doivent se terminer le 21 février.

Des manifestants satisfaits

Le nombre de manifestants venus signifier aux régisseurs de la Régie que les producteurs appuient leur syndicat a été plus élevé que prévu, au grand plaisir du président du Syndicat des producteurs forestiers du sud du Québec, André Roy. « C’est la preuve qu’à travers toute l’Union, on défend encore ce pilier de l’agriculture au Québec qu’est la mise en marché collective. Ça prouve que les producteurs veulent que l’on négocie leur bois, qu’ils sont fatigués de se faire imposer des prix par les industriels », a-t-il déclaré en entrevue à La Terre.

Line Martel Bégin, de Bury, en Estrie, faisait partie du groupe de manifestants. « On veut notre juste part, dit-elle. La loi nous permet de nous regrouper pour négocier un prix. Actuellement, on vend [notre bois] au prix qu’ils nous offrent. On veut s’asseoir pour négocier. »

Trop hâtif et risqué

Le représentant de Domtar aux audiences, André Gravel, a indiqué à La Terre que la compagnie est en faveur d’une entente moderne et flexible, mais il juge que le projet du Syndicat n’est pas « suffisamment abouti et achevé pour être porteur pour l’avenir », et ce, autant pour les scieries que pour les producteurs eux-mêmes.

Directeur de l’approvisionnement chez Domtar, André Gravel déplore qu’aucune étude d’impact n’ait été effectuée avant de mettre en place un changement aussi important pour la mise en marché du bois. « On ne peut pas faire prendre un risque aussi grand à l’ensemble du marché sans avoir évalué les risques et sans être certains qu’on atteindra les objectifs. Ce n’est pas de même que ça fonctionne dans les affaires aujourd’hui », a-t-il indiqué. Il précise que plusieurs points demeurent flous afin de garantir un meilleur revenu net aux producteurs de bois. Le transport, le façonnage des billots et la prévisibilité des livraisons de bois sont des éléments qui doivent être davantage évalués « ensemble », dit-il.

Le Conseil de l’industrie forestière du Québec, par le biais de son avocat, Me Unvoy, aurait fait valoir à la Régie que des éléments présentés aux producteurs par leur Syndicat contiennent des inexactitudes. Il doute notamment des chiffres du Syndicat concernant les revenus supérieurs qu’obtiendront les producteurs avec le nouveau système de mise en marché.

Un jugement important

Le jugement de la Régie n’est pas attendu avant l’été. Il aura toutefois un impact important sur l’ensemble des forestiers du Québec, car une victoire de Domtar dans cette cause estrienne pourrait nuire aux autres régions qui songent à se doter d’une convention de mise en marché collective pour le bois de sciage.

Source : Martin Ménard, La Terre de chez nous

SÉRIE / Une forêt à connaître !  

Tous reconnaissent l’importance du secteur forestier dans l’économie. L’aménagement durable, l’environnement et la biodiversité sont autant de sujets abordés à l’automne dans cette série d’articles du Groupe Capitales Médias : « Une forêt à connaître ». Mais que sait-on des nouvelles technologies qui permettent de produire davantage, tout en utilisant moins d’arbres ? Des innovations visant à optimiser la ressource ? De la contribution du milieu forestier à la lutte contre les changements climatiques ? Des spécialistes et des acteurs de l’industrie ont beaucoup à partager afin de mieux faire connaître la forêt, qui représente presque la moitié de la superficie totale du Québec.

Johanne Fournier

Collaboration spéciale, Le Devoir 25 janvier 2019

 

  MATANE — Au cours des dernières décennies et encore davantage depuis sa sortie de crise en 2014, l’industrie forestière a réalisé un virage technologique important. Les investissements massifs dans le secteur forestier ont été salutaires pour la reprise de ce secteur économique. Les nouvelles technologies augmentent la productivité, tout en utilisant moins d’arbres.

 

« Il y a eu énormément d’investissements avec la reprise », confirme le directeur d’Unifor pour le Québec, dont l’entreprise représente 80 % des travailleurs de la forêt. Selon Renaud Gagné, chaque scierie a investi, en moyenne, de 10 à 12 millions dans la modernisation.

Les entreprises ont investi dans des équipements visant à améliorer les opérations. « La technologie fait en sorte qu’on améliore la qualité, souligne M. Gagné.

On sort le maximum de profit d’une planche ou d’un arbre. »

 

« Si on prend une bille de bois qui rentre dans une scierie, il y avait toujours des marges d’erreur, fait savoir le président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), Louis Bégin. Pour que les bouts des planches […] soient carrés et droits, on mesurait une perte de 20 à 25 %. Maintenant, les nouvelles technologies nous permettent de supprimer ce pourcentage de perte. On fait beaucoup plus avec le même nombre de cubes de bois récolté.»

 

 

Le conseiller syndical de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD) du Saguenay–Lac-Saint-Jean abonde dans le même sens. « En forêt, on récupère presque 100 % de la cueillette du bois, remarque Joël Tremblay. En usine, on est capable d’aller chercher le maximum de fibre qui s’en va vers les deuxième et troisième transformations. Le produit est beaucoup plus utilisé. »

 

Selon le patron d’Unifor, le contexte a aussi facilité les décisions d’investir puisqu’en 2015, 2016 et 2017, la construction résidentielle aux États-Unis a grimpé de 1 million à 1,5 million de mises en chantier, au lieu des 450 000 des années précédentes.

 

 

Dans l’éventualité d’un creux de cycle qui pourrait survenir dans la construction, « les investissements dans la technologie permettront de développer de nouveaux produits qui iront dans de nouveaux marchés », croit le président de la FIM.

 

Plus de technologies, moins d’accidents et de maladies professionnelles

 

MATANE — L’apparition des nouvelles technologies en forêt et dans les scieries a diminué les risques d’accidents et de maladies professionnelles. Si le travail forestier a longtemps occupé le haut du palmarès des métiers les plus à risques, il est aujourd’hui plus sécuritaire.

 

  Prévibois y contribue. La mission de l’organisme à but non lucratif est de soutenir quelque 500 entreprises québécoises en matière de santé et de sécurité au travail. Celles-ci œuvrent dans la transformation du bois, dans la forêt, ainsi que dans les pâtes et papiers. « La forêt a évolué au fil du temps, tout comme les usines sur le plan technologique, constate le conseiller en prévention Frédérick Villeneuve. La santé et la sécurité ont cheminé à travers ça. » « Dans les vingt dernières années, notre travail a eu un impact : il y a moins d’accidents, moins de lésions, moins de gravité par rapport aux lésions, moins de fréquences », ajoute le directeur de la prévention de l’organisme, Pascal Rousseau.

 

Au cours des deux dernières décennies, la technologie a évolué très rapidement. Dans le domaine forestier, on est passé de travaux majoritairement manuels à des tâches mécanisées. De nouvelles normes en matière de santé et de sécurité se sont ajoutées. Ne répondant parfois pas aux mêmes normes, les machines provenant de l’Europe doivent être adaptées et modifiées.

 

 

Comme les machines sont plus productives, les risques ont changé. « Au lieu d’avoir le risque qu’un arbre tombe sur un travailleur ou d’avoir des engelures en forêt, ce sont maintenant des problèmes ergonomiques ; les gens manipulent des consoles, ils sont beaucoup sollicités des mains, fait observer M. Rousseau. On leur fournit des ressources pour pouvoir améliorer les postes de conduite. »

 

Le bruit n’a cependant pas été complètement éliminé, surtout dans les scieries de plus de trente ans. « Ça prend des protections, signale Pascal Rousseau. On essaie d’encoffrer les machines. Dans les usines les plus récentes, les gens opèrent à partir de cabines insonorisées. La surdité va diminuer avec

le temps. »

 

Dans les usines de pâtes et papiers, les risques de blessures ou de maladies professionnelles sont aussi en diminution. « Les gens étaient à 95 décibels toute la journée, à la chaleur, raconte le directeur de la prévention de Prévibois. Aujourd’hui, ils opèrent d’une salle climatisée toute vitrée et ils sortent à peu près dix minutes à l’heure. »

 

 

Amélioration des procédés et optimisation :des impacts positifs sur la main-d’œuvre forestière

 

MATANE — Loin d’avoir causé des pertes d’emplois, l’amélioration des procédés et l’optimisation du travail générées par l’avènement des nouvelles technologies dans le secteur forestier les ont plutôt consolidé. Les travailleurs ont dû s’adapter à la nouvelle machinerie et leurs tâches ont changé. La majorité des entreprises forestières qui ont pris le virage technologique font même face à un criant besoin de main-d’œuvre..

 

 « Les nouvelles technologies permettent une consolidation des emplois, confirme le président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), Louis Bégin. En forêt et surtout dans les scieries, ça se développe ; on parle même de la robotique qui s’invite dans la forêt pour la gestion de la cueillette de la matière première. C’est un autre monde ! »

 

L’incidence sur les emplois s’est surtout fait sentir sur la nature des postes. « Une ancienne machine qui coupait et préparait le bois […] avait auparavant sept opérateurs, donne comme exemple M. Bégin. La nouvelle machine va avoir un ou deux opérateurs. Par contre, ça va demander un autre type d’emploi : des électromécaniciens ou des mécaniciens spécialisés. »

 

Le conseiller syndical de la CSD du Lac-Saint-Jean constate le même phénomène. L’introduction de nouveaux équipements plus performants a un impact sur les types d’emplois. « Ça a créé un mouvement de personnel bien plus qu’une rareté ou des pertes d’emplois », analyse Joël Tremblay.

 

 

La formation devient incontournable afin de développer de nouvelles compétences auprès des travailleurs. Certaines organisations comme Formabois offrent des programmes visant à rendre le secteur de la transformation du bois plus compétitif en fonction des avancées technologiques. « C’est une nécessité, sinon une question de survie pour l’entreprise », va jusqu’à dire le directeur général de Formabois, Réjean St-Arnaud.

 

 

Le directeur d’Unifor pour le Québec se souvient, il y a trente ans passés, qu’une scierie pouvait avoir besoin d’une centaine d’ouvriers. « Aujourd’hui, elle s’opère avec une dizaine de personnes par quart de travail », indique Renaud Gagné. En revanche, si certaines technologies réduisent la charge de travail, elles n’éliminent pas pour autant des emplois. Au contraire, Unifor fait face à une pénurie de travailleurs.

 

La transformation du bois au Québec en chiffres 

30 000 emplois

11% des exportations

3% du PIB

2 milliards $ de balance commerciale positive

 

Aux États-Unis, les dépenses et les investissements liés au marché de l’immobilier résidentiel font partie des principaux éléments moteurs de l’économie.

Or, ce marché est en repli depuis quelques mois, au point d’interpeller les analystes de l’économie américaine qui sont à l’affût des indicateurs d’un éventuel revirement négatif.

C’est pourquoi la mise à jour des mesures de mises en chantier résidentielles et des permis de bâtir aux États-Unis, attendue demain pour le mois d’octobre, sera sous surveillance.

Selon le relevé d’économistes effectué par Thomson Reuters, on s’attend en moyenne à un léger rebond mensuel des mises en chantier, à environ 1,23 million d’unités en octobre.

Le repli du marché de la construction et de la rénovation aux États-Unis se fait sentir sur les résultats et la valeur boursière des gros détaillants comme Home Depot et Lowe’s, qui comprend Rona au Canada.

Le repli de la construction résidentielle aux États-Unis se répercute aussi sur le prix du bois d’oeuvre sur le marché nord-américain.

L’indice PPI du bois d’oeuvre (prix payés aux producteurs) aux États-Unis est en rechute de 16 % depuis le sommet historique atteint en juin dernier.

Cette rechute touche aussi la valeur boursière des principaux producteurs de bois d’oeuvre. Parmi eux, on retrouve de grosses entreprises canadiennes comme Canfor et West Fraser Timber, dans l’ouest du pays, ainsi que Norbord et Produits forestiers Résolu, plus actives dans l’est du Canada.

À la Bourse de Toronto, les actions de ces entreprises sont en repli moyen de 25 % à 40 % par rapport aux sommets de valeur qu’elles avaient atteints entre juin et septembre.

Canada: le point sur la consommation

Les investisseurs auront l’oeil vendredi sur la mise à jour de deux indicateurs-clés de la consommation au Canada. D’une part, les indices des prix à la consommation, ou IPC dans le jargon économique, permettront de faire le point sur l’inflation en octobre. Il s’agit aussi d’une mesure-clé qui aura des répercussions sur les prochaines décisions de taux d’intérêt de la Banque du Canada. La dernière mesure d’inflation en septembre était à 2,2 %, en repli depuis l’été, mais encore à ses niveaux les plus élevés en cinq ans. Par ailleurs, Statistique Canada publiera vendredi sa mesure des ventes au détail durant le mois de septembre, ainsi que pour le troisième trimestre. La question parmi les économistes : est-ce que le repli mensuel des ventes au détail observé depuis quelques mois au Canada s’est poursuivi en septembre ?

Source: Martin Vallières, LaPresse