Le 17 janvier 2020

La Presse Canadienne

Les réductions de la production canadienne et une reprise des mises en chantier aux États-Unis alimentée par la demande des consommateurs devraient améliorer les perspectives des industries du bois d’œuvre et des panneaux cette année, soulignent des analystes.

Dans un rapport de recherche, l’analyste Paul Quinn, de la Banque Royale, a calculé que les producteurs de bois d’oeuvre de la Colombie-Britannique avaient fermé de façon permanente des installations responsables de 18 % de la capacité de la province, ce qui devrait permettre de ramener l’offre nord-américaine à un niveau plus conforme à la demande et soutenir des hausses de prix.

M. Quinn a ajouté que la fermeture de trois usines de panneaux de copeaux orientés et celle d’une partie d’une quatrième installation avaient retranché environ 9,5 % à la capacité de production nord-américaine de ces panneaux.

La Banque Royale s’attend à ce que les mises en chantier aux États-Unis augmentent d’environ 2,5 % cette année pour atteindre 1,3 million d’unités, alimentées par la vigueur du secteur des maisons unifamiliales. La demande pour le bois d’œuvre devrait aussi augmenter avec l’adoption de nouvelles méthodes qui permettent construction de plus hauts bâtiments en bois.

Les analystes de la CIBC sont également optimistes vis-à-vis du secteur nord-américain du bois d’oeuvre, étant donné la hausse des mises en chantier cette année et leur estimation d’une baisse de 5 % de l’offre par rapport à l’an dernier.

Dans un rapport, ils disent s’attendre à une robuste saison de vente au printemps, avec de probables hausses du prix du bois d’oeuvre et du cours des actions des producteurs.

«2019 a été l’une des pires années de mémoire pour les entreprises de bois d’oeuvre et de panneaux de copeaux orientés, la plupart signalant une baisse significative de leur rentabilité et voyant leur valeur nette se détériorer», a noté M. Quinn, de la Royale.

«Cependant, un certain nombre de développements positifs nous permettent d’être de plus en plus optimistes.»

Depuis août dernier, afin de faire connaître son programme d’aide à la mise en valeur des forêts privées, l’Agence forestière de la Montérégie (AFM) offre des visites-conseils aux propriétaires de boisés intéressés, réalisées par des conseillers forestiers accrédités.

L’Agence forestière de la Montérégie (AFM) est un organisme régional, dont le mandant est d’orienter et de développer la mise en valeur de la forêt privée de son territoire.  C’est elle qui administre le programme d’aide à la mise en valeur des forêts privées pour la Montérégie.  Ce programme offre un soutien financier et technique aux producteurs forestiers qui font des travaux d’aménagement forestier dans leur boisé.

La visite-conseil offerte consiste en une visite de la propriété forestière, d’une durée approximative de 2 heures, au cours de laquelle un conseiller forestier accompagne le propriétaire en forêt pour parler d’aménagement forestier.  Il s’agit d’une visite personnalisée, où l’information transmise est adaptée au boisé et aux objectifs du propriétaire.  Elle permet au conseiller de transmettre de l’information au propriétaire sur le potentiel de son boisé, sur sa possibilité de devenir producteur forestier et la façon de s’y prendre.  Le conseiller y fera valoir les avantages liés à l’aménagement durable du boisé, à la production de bois ainsi qu’à sa mise en marché.  Le conseiller informe aussi le propriétaire de l’existence et du fonctionnement de divers programmes d’aide liés à la mise en valeur des forêts auxquels il serait susceptible d’avoir droit.

Cette visite-conseil est sans frais pour le propriétaire et ne s’accompagne d’aucune contrainte pour le propriétaire de réaliser (ou de faire réaliser) les travaux qui pourraient lui être proposés par le conseiller forestier.

Pour être admissible à une visite-conseil gratuite, une personne doit :

  • Être propriétaire d’un terrain à vocation forestière d’une superficie minimale de 4 ha, se trouvant dans la région administrative de la Montérégie. (En cas de doute, voir la liste des municipalités de la Montérégie avec carte);
  • Ne pas être enregistrée comme producteur forestier, ou, s’il elle l’est, elle ne doit pas avoir reçu de financement du programme d’aide à la mise en valeur des forêts privées au cours des 5 dernières années;
  • Ne pas avoir déjà bénéficié d’une visite-conseil financée par l’AFM, puisqu’une seule visite-conseil est accordée par propriétaire;
  • Accompagner le conseiller forestier tout au long de la visite-conseil de son terrain forestier;
  • Accepter de signer le rapport de visite que préparera le conseiller forestier suite à la visite-conseil.

Comment obtenir une visite-conseil?

Pour avoir droit à une visite-conseil, le propriétaire doit la demander à un conseiller forestier de son choix, accrédité par l’AFM. (Consulter la liste et les coordonnées des conseillers forestiers accrédités en Montérégie)

Pour plus d’information, contactez Steve Breton à l’Agence forestière de la Montérégie!

16 décembre 2019

La crise du propane vécue au mois de novembre fera exploser la demande pour de l’équipement de séchage du grain et de chauffage de bâtiments alimenté à la biomasse forestière, atteste Mathieu Béland, coordonnateur de Vision Biomasse Québec. « La biomasse assure une sécurité énergétique, une réduction des coûts et une meilleure empreinte carbone que le propane. C’était déjà en progression, mais je m’attends à voir un boom jamais vu [déclenché par la pénurie de propane] », dit M. Béland, dont l’organisme est un regroupement d’organisations voulant promouvoir le chauffage à la biomasse forestière québécoise.

Dominic Paulhus, directeur des ventes nationales pour Mabre Canada, une compagnie italienne spécialisée en fournaises, abonde dans le même sens. « Depuis le début de la grève, j’ai reçu plus de 100 appels de producteurs qui veulent se convertir à la biomasse. On a dû détourner trois équipements de séchage des grains à la biomasse qui étaient destinés à des clients américains pour les installer d’urgence dans des fermes du Québec », raconte M. Paulhus, qui salue d’ailleurs la solidarité de ces agriculteurs américains qui ont accepté volontiers de laisser leur appareil à leurs confrères québécois.

La compagnie québécoise Séquoia, spécialisée en systèmes de production de chaleur au bois, a aussi été interpellée par des agriculteurs désirant acheter une fournaise à la biomasse pour solutionner la pénurie de propane. « Je n’ai pas pu dépanner autant de producteurs que j’aurais voulu. On est déjà en rupture de stock. Je crois que la crise et la hausse du prix du propane de 20 % vont inciter les producteurs à être plus automnes », dit le vice-président Alexandre Couture.

Payant

À Bécancour, près de Trois-Rivières, le producteur Stéphane Parr a également été contacté par d’autres agriculteurs qui s’intéressent à son système de chaleur à la biomasse. La famille Parr sèche son grain, chauffe ses poulaillers et même ceux des voisins depuis six ans à l’aide de ses deux fournaises fabriquées au Québec. « Ça nous a coûté 800 000 $ et ça s’est payé en quatre ans », calcule M. Parr. Il souligne la stabilité des prix des copeaux de bois qu’il achète d’un centre de tri régional et la fiabilité des approvisionnements depuis le tout début. « Il y a des copeaux pour les fins et les fous », assure M. Parr. « Mais pour que la biomasse soit rentable, il faut que tu aies de quoi à chauffer qui vaille la peine [en termes de superficie] », nuance-t-il.

400 millions de litres

Vision Biomasse Québec souhaite, d’ici 2025, substituer annuellement 400 millions de litres de combustibles fossiles, réduire les émissions d’un million de tonnes métriques d’équivalent CO2 et valoriser annuellement 1 million de tonnes métriques de biomasses forestières.

 

16 novembre 2019

JOHANNE FOURNIER

Collaboration spéciale

 

Une mobilisation de tous les acteurs de l’industrie forestière permet, depuis plusieurs mois, de traiter de différents aspects de la forêt québécoise. Après l’aménagement, l’exploitation contrôlée et les défis technologiques, nous parlerons d’innovation et des prochains enjeux pour ce secteur d’activités. La forêt en général procure 60 000 emplois au Québec et génère un chiffre d’affaires de 19 milliards$. Groupe Capitales Médias poursuit cette série d’articles pour mieux faire connaître la forêt d’ici. 20e de 20.

MATANE – «Le gouvernement du Québec a à coeur d’assurer une gestion durable des forêts québécoises puisque des forêts en santé bénéficient à l’ensemble des citoyens du Québec et de ses régions», estime le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Pierre Dufour. À son avis, la forêt est essentielle au soutien de l’économie.

«L’environnement et l’économie ne sont pas des valeurs qui s’affrontent, car l’une a besoin de l’autre», spécifie-t-il. Le parlementaire précise que son ministère investit 250 millions$ annuellement pour assurer la régénération des forêts et améliorer leur rendement. «Ces travaux contribuent à créer plus de richesse, tout en soutenant la vitalité économique des régions», soutient-il.

La gestion forestière du Québec est soumise à un cadre légal et réglementaire qui est strict et rigoureux. L’aménagement durable des forêts constitue le coeur du régime forestier québécois.

«Le programme d’inventaire forestier du Ministère permet d’acquérir et de diffuser des connaissances détaillées et de grande qualité sur les écosystèmes forestiers, poursuit le politicien. Les connaissances acquises orientent les choix qui sont faits par le gouvernement du Québec pour assurer l’aménagement durable des forêts […]. Ces travaux permettent également de suivre l’évolution de notre patrimoine forestier.»

Le mandat du MFFP consiste à produire, à intégrer et à transférer des connaissances provenant de la recherche scientifique qui porte sur l’aménagement durable des forêts, ce qui permet d’éclairer les décideurs et d’améliorer les pratiques forestières du Québec.

Le MFFP produit un bilan quinquennal de l’aménagement forestier. Le bilan pour 2013 à 2018, qui rendra compte de façon détaillée de l’état de nos forêts, sera déposé à l’Assemblée nationale l’an prochain. La récolte représente 60% de la possibilité forestière du Québec. «Les forêts du Québec sont loin d’être menacées», indique Pierre Dufour.

Selon lui, «l’implantation du régime forestier en 2013 a confirmé la place du Québec comme un chef de file mondial en matière d’aménagement durable des forêts. Nos pratiques forestières sont parmi les meilleures au monde. D’ailleurs, plus de 90% de la superficie des forêts publiques sont certifiées par des organismes indépendants.»

Selon le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Pierre Dufour, des forêts en santé bénéficient à l’ensemble des citoyens du Québec et de ses régions.

Selon le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Pierre Dufour, des forêts en santé bénéficient à l’ensemble des citoyens du Québec et de ses régions.

FOURNIE PAR LE MFFP

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La forêt québécoise en chiffres

250 millions $/an pour la régénération des forêts

60% de la superficie forestière récoltée

90% de la superficie des forêts publiques certifiées

60 000 emplois liés à la forêt

134 000 propriétaires forestiers

29 800 producteurs forestiers

Article sur le site de la Fédération des Producteurs Forestiers du Québec

https://www.foretprivee.ca/je-minforme/publications-et-abonnements/revue-de-presse-de-la-foret-privee/

Longueuil, le 6 novembre 2019. –

Avec la création d’une catégorie d’immeuble dans la Loi sur la fiscalité municipale pour les lots boisés aménagés, le gouvernement du Québec répond à une demande des producteurs forestiers vieille de 40 ans. Lorsque le projet de loi présenté hier à l’Assemblée nationale sera adopté, les Municipalités auront la possibilité de taxer différemment les lots boisés qui sont aménagés par rapport aux boisés qui ne le sont pas.

 

Le président de l’UPA, Marcel Groleau, le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, Alain Lamontagne, le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Pierre Dufour et le président de la Fédération des producteurs forestiers du Québec, Pierre-Maurice Gagnon, étaient présents pour l’annonce.

Compléments

Consultez le mémoire qui demandait la création d’une catégorie de taxation spécifique pour les boisés sous aménagement

Évaluation foncière des lots boisés

« Selon la volonté des Municipalités, cette mesure se traduira par un plus grand nombre de propriétaires réalisant des travaux d’aménagement forestier. Il en résultera des forêts plus résistantes aux épidémies d’insectes et aux maladies, du bois pour approvisionner l’industrie des produits forestiers et des milieux sensibles mieux localisés et protégés », s’est réjoui Pierre-Maurice Gagnon, président de la Fédération des producteurs forestiers du Québec.

 

Sur les 134 000 individus, familles, petites entreprises et grandes corporations détenant des lots boisés de plus de 4 hectares dans toutes les régions du Québec, 28 819 sont actuellement reconnus comme producteurs forestiers auprès du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs. Cette reconnaissance est accordée au propriétaire forestier de plus de 4 hectares détenant un plan d’aménagement forestier rédigé par un ingénieur forestier, qui en fait la demande à un bureau d’enregistrement de ce ministère. Cet enregistrement sera nécessaire pour bénéficier d’un taux de taxation distinct qui pourra varier entre 66 % et 100 % du taux de taxation de base, selon la décision des élus municipaux.

 

« Au cours des décennies, des groupes de travail multipartites se sont régulièrement penchés sur le meilleur moyen d’utiliser la fiscalité foncière pour inciter les propriétaires forestiers à protéger et mettre en valeur leurs lots boisés, sans jamais parvenir à un consensus. Aujourd’hui, le gouvernement montre son caractère en dénouant cette impasse », a ajouté M. Gagnon.

 

« Afin d’obtenir un régime de fiscalité forestière performant, il restera à finaliser le travail amorcé pour simplifier et moderniser la mesure de remboursement des taxes foncières pour les producteurs forestiers. Ce remboursement prend la forme d’un crédit d’impôt disponible à tous les producteurs forestiers qui investissent dans des travaux d’aménagement forestier sur leurs propriétés », a conclu M. Gagnon.

 

À propos de la FPFQ

 

La Fédération des producteurs forestiers du Québec (FPFQ) est l’organisation provinciale qui travaille à la promotion des intérêts de 134 000 propriétaires forestiers de tous les milieux sociaux, dont 29 800 producteurs forestiers. L’action régionalisée de ses 13 syndicats et offices vise la protection et la mise en valeur des forêts privées québécoises, ainsi qu’une commercialisation ordonnée des bois en provenance de ces territoires. La FPFQ est une fédération affiliée de l’Union des producteurs agricoles.

Renseignements :

Marc-André Côté, ing. f., Ph. D.

Directeur général

450 679-0530, poste 8201

macote@upa.qc.ca      foretprivee.ca

https://www.foretprivee.ca/communiques/creation-dune-categorie-dimmeuble-pour-les-boises-amenages-le-gouvernement-tient-promesse/

Par Marc-André Rhéaume, ing. f.

Les propriétaires forestiers ayant bénéficié d’une aide financière d’un programme gouvernemental pour réaliser des travaux sylvicoles se sont normalement engagés à protéger ces investissements pour une période variant de 5 à 30 ans. S’il ne respecte pas cet engagement, le propriétaire pourrait devoir rembourser, en partie ou en totalité, l’aide financière dont il a bénéficié. Par contre, la plupart des propriétaires forestiers ignorent que cet engagement ne se termine pas lors de la vente du lot boisé.

D’un point de vue légal, l’engagement pris auprès d’une agence régionale de mise en valeur des forêts privées est qualifié de droit personnel qui ne repose pas sur la propriété du vendeur. L’engagement à protéger les investissements est un contrat convenu entre le propriétaire et une agence. C’est pourquoi le nouvel acquéreur d’une propriété ne peut pas être lié automatiquement à ce contrat puisqu’il n’a pas donné son consentement. Le vendeur conserve ainsi cette responsabilité civile contractuelle envers l’agence, à moins d’obtenir le consentement de l’acquéreur à poursuivre la protection des investissements sylvicoles. Par la suite, le propriétaire forestier pourra faire des démarches auprès de l’agence afin d’obtenir une libération totale de ses engagements. Autrement, l’agence pourrait réclamer des montants à un ancien propriétaire, même si c’est le nouveau propriétaire qui a détruit les travaux sylvicoles.

Afin de clarifier cette situation, la Fédération des producteurs forestiers du Québec a convenu avec les agences régionales d’une procédure pour libérer de son engagement un propriétaire qui vend son lot boisé. Un modèle de contrat peut être utilisé et est disponible sur le site foretprivee.ca dans la section contrats types de la bibliothèque.

Cliquer sur l’hyperlien ici-bas

https://www.foretprivee.ca/infolettre-forets-de-chez-nous-plus/contrat-pour-transferer-sa-responsabilite-a-proteger-les-investissements-sylvicoles-lors-de-la-vente-dun-boise/

Longueuil, le 9 juillet 2019. –

La Fédération des producteurs forestiers du Québec (FPFQ) se réjouit de la reconduction du Programme d’aide à la mise en valeur des forêts privées (PAMVFP) pour 3 ans avec un investissement de 28,5 M$ par année. Le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), M. Pierre Dufour, en a fait l’annonce aujourd’hui à Saguenay, en compagnie du président de la FPFQ, M. Pierre-Maurice Gagnon, et de plusieurs représentants du secteur forestier.

François Tremblay, député de Dubuc, Andrée Laforest, ministre des Affaires municipales et de l’Habitation et ministre responsable de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Pierre Dufour, ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs et ministre responsable de la région de l’Abitibi-Témiscamingue et de la région du Nord-du-Québec, et Pierre-Maurice Gagnon, président de la Fédération des producteurs forestiers du Québec, étaient présents pour l’annonce.

Concrètement, le programme assurera la stabilité du soutien financier gouvernemental dédié aux travaux sylvicoles en forêt privée. Cette aide est nécessaire pour initier des investissements sylvicoles présentant une faible rentabilité financière pour un propriétaire forestier, mais générant des retombées importantes pour la collectivité.

De plus, l’annonce imminente de la répartition de nouveaux crédits pour la séquestration du carbone à l’aide de travaux sylvicoles, prévus dans le dernier Budget du Québec, devrait bonifier cette enveloppe budgétaire du PAMVFP.

« Le gouvernement du Québec perçoit dorénavant la forêt privée comme une source essentielle d’approvisionnement pour l’industrie des produits forestiers, mais également comme un vecteur de services environnementaux pour la collectivité. Cette polyvalence de la forêt est un précieux atout pour le Québec », a déclaré M. Gagnon.

Rappelons que le PAMVFP offre un soutien financier aux propriétaires forestiers réalisant des travaux d’aménagement forestier. Administré par les agences régionales de mise en valeur des forêts privées, le PAMVFP soutient l’encadrement professionnel exercé par les ingénieurs forestiers et la réalisation des travaux sylvicoles admissibles en forêt.

À propos de la FPFQ

La Fédération des producteurs forestiers du Québec est l’organisation provinciale qui travaille à la promotion des intérêts de 134 000 propriétaires forestiers de tous les milieux sociaux, dont 29 000 producteurs forestiers. L’action régionalisée de ses treize syndicats et offices vise la protection et la mise en valeur des forêts privées québécoises, ainsi qu’une commercialisation ordonnée des bois en provenance de ces territoires. La FPFQ est une fédération affiliée de l’Union des producteurs agricoles (UPA).

 

Renseignements :

Marc-André Côté, ing. f., Ph. D.

Directeur général

450 679-0530, poste 8201

macote@upa.qc.ca      foretprivee.ca

Par François Hébert, biologiste, PH. D. et Nelson Thiffault, ing., PH. D.

Le nerprun bourdaine (Rhamnus frangula ou Frangula alnus) est un arbuste exotique envahissant, bien connu dans l’est des États-Unis depuis quelques décennies. Par ses effets documentés sur la flore et les sols, il menace la biodiversité des écosystèmes forestiers. De plus en plus, le nerprun pose aussi des problèmes aux sylviculteurs du sud du Québec, notamment dans les jeunes plantations. Sa croissance très vigoureuse en pleine lumière, pouvant atteindre deux mètres par année, en fait une espèce concurrente particulièrement agressive.

 

Nerprun bourdaine

Description et historique

Le nerprun bourdaine est un arbuste de la famille des rhamnacées, originaire d’Eurasie, où il était utilisé dans la production de poudre à canon et en médecine douce comme laxatif. Ce petit arbre et son cousin, le nerprun cathartique (Rhamnus cathartica), ont été introduits en Amérique du Nord à la fin du XIXe siècle, comme plantes ornementales dans les haies brise-vent. Depuis, les deux espèces ont graduellement colonisé le continent, notamment le nord-est des États-Unis. Elles s’installent sur une large gamme de stations et de textures de sols. Le nerprun bourdaine préfère les stations plus humides et les sols plus acides que le nerprun cathartique, mais il peut aussi croître sur des sols secs.

 

Le nerprun bourdaine peut atteindre la taille d’un arbre, avec un diamètre allant jusqu’à 15 cm mesuré à 1,30 m de hauteur. Son écorce brune porte de nombreuses lenticelles jaunes, rappelant certaines espèces d’aulnes. Ses feuilles sont généralement très lustrées et d’un vert clair sur leur face supérieure. Contrairement à celles du nerprun cathartique, les feuilles du nerprun bourdaine ne sont pas dentelées et comportent des nervures parallèles. À l’automne, elles deviennent jaune clair, puis rouges.

 

Une reproduction efficace

La période de floraison et de fructification du nerprun bourdaine s’étale sur plusieurs mois, une caractéristique de plusieurs plantes envahissantes. Les fruits contiennent de 2 à 3 graines, et chaque individu peut porter de 430 à plus de 1 800 fruits. Les oiseaux, notamment l’étourneau sansonnet (Sturnus vulgaris), agissent comme agents de dispersion. Les graines peuvent rester en dormance au moins trois ans et former une banque souterraine. Lorsqu’il est coupé, le nerprun bourdaine peut également produire une grande quantité de rejets de souche.

 

L’ouverture du couvert forestier favorise l’envahissement

Même si le nerprun bourdaine constitue une plante semi-tolérante à l’ombre, qui peut s’installer et croître en milieu fermé, sa vigueur est reliée à la disponibilité de la lumière. En milieu ouvert et lorsque le sol est exposé, il forme rapidement des bosquets denses et pro+te de la lumière ambiante pour croître en largeur et occuper la majeure partie de l’étage arbustif. De plus, la saison de croissance de cette plante est très longue; les feuilles apparaissent tôt au printemps, bien avant les espèces indigènes, et leur sénescence survient tard en automne, après celle des autres espèces. La présence du nerprun diminue fortement la quantité de lumière disponible pour la croissance des semis d’espèces feuillues comme l’érable à sucre (Acer saccharum), l’érable rouge (Acer rubrum) et le frêne blanc (Fraxinus americana). Dans certains milieux envahis, le nerprun peut représenter plus de 90 % de la biomasse présente. De plus, comme il n’a pas de préférence particulière pour un type de peuplements forestiers, il colonise tout aussi facilement les forêts feuillues, mixtes ou résineuses, et même les tourbières.

 

Territoires où les résultats s’appliquent

Moyens de contrôle

Plusieurs moyens de contrôle ont été testés aux États-Unis, dans les États aux prises avec cet envahisseur. Pour traiter une petite superficie, l’arrachage manuel s’avère peu coûteux et efficace, pourvu que les individus disposent d’un diamètre à la souche de moins de 1 cm. S’ils affichent un plus fort diamètre (de 1 à 5 cm), ils peuvent être arrachés à l’aide d’un appareil manuel. Le dégagement mécanisé à la débroussailleuse est inefficace pour le nerprun bourdaine, car il faut parfois jusqu’à quatre dégagements par saison pour obtenir des résultats. À l’heure actuelle, l’application d’herbicides en automne lorsque les autres plantes se trouvent en dormance constitue la méthode la plus efficace pour traiter une grande surface. Quelques produits peuvent traiter le nerprun, notamment le glyphosate.

 

Que faire dans un contexte où l’on ne peut utiliser d’herbicides?

Depuis 2001, l’emploi de phytocides est banni dans les forêts publiques du Québec. Afin de développer des méthodes de rechange pour la maîtrise du nerprun dans les plantations forestières, la Direction de la recherche forestière a installé un dispositif expérimental en Estrie, une région où le nerprun s’avère déjà bien présent. Nous y testons des traitements mécanisés de préparation du sol, dans le but de limiter l’expansion du nerprun lors de l’établissement des plantations. Quatre traitements de préparation de terrain ont été appliqués en 2012, dans des coupes forestières récentes envahies par le nerprun bourdaine :

 

La mise en andains, qui sert de témoin;

La herse forestière;

Le broyeur forestier;

L’application d’un herbicide.

 

L’été suivant, en 2013, nous avons mis en terre des plants de fortes dimensions d’épinettes blanches (Picea glauca). La survie, la croissance et la physiologie de l’épinette blanche seront mesurées après trois ans pour vérifier l’effet compétitif du nerprun sur les arbres mis en terre. Des inventaires annuels de végétation seront aussi réalisés pour suivre l’évolution du couvert de nerprun dans chacun des traitements.

 

Pour en savoir plus…

. CATLING, P.M., et Z.S. POREBSKI. The History of Invasion and Current Status of Glossy Buckthorn, Rhamnus frangula, in Southern Ontario, Canadian Field-Naturalist, no 108, 1994, p. 305-310.

. GODWIN, H. Frangula Alnus Miller, Journal of Ecology, no 31, 1943, p.77-92.

 

Remerciements

La Direction de la recherche forestière (DRF) du ministère des Ressources naturelles remercie Mario Dionne, de l’Agence de mise en valeur de la forêt privée de l’Estrie, pour sa collaboration et son implication dans l’établissement du dispositif expérimental présenté dans cet Avis de recherche.

 

Les informations de cet article sont issues d’une publication de la DRF du ministère des Ressources naturelles.

 

Vous pouvez joindre la DRF par téléphone : 418 643-7994 ou par courriel :  recherche.forestiere@mrn.gouv.qc.ca

 

Article paru dans le Forêts de chez nous de mai 2014.

 

Conseils

Vous souhaitez identifier un végétal?

Pour identifier tout type de végétal, consultez l’herbier du Québec.

 

Compléments

Espèces exotiques envahissantes: des ennemies parmi nous

Publié le 18 juin, 2019

 

Orford, le 7 juin 2019. –

Lors de leur congrès annuel tenu à Orford ces 6 et 7 juin, les délégués des propriétaires et producteurs forestiers de toutes les régions du Québec se sont questionnés sur les orientations du gouvernement Legault vis-à-vis la protection et la mise en valeur des forêts privées québécoises.

Les 134 000 propriétaires forestiers québécois reçoivent actuellement des demandes pressantes de la part de ministères et de la société civile pour accroître la production et la récolte de bois sur leurs propriétés, ainsi que pour protéger les paysages forestiers, la biodiversité, les milieux humides et les habitats des espèces menacées et vulnérables.

Si l’on sait qu’une bonne gestion des forêts peut permettre de réaliser plusieurs objectifs à la fois, les représentants des propriétaires forestiers, regroupés sous la Fédération des producteurs forestiers du Québec, ont réitéré l’importance de pouvoir miser sur l’éducation, le soutien professionnel et les mesures incitatives pour favoriser l’évolution des pratiques forestières; les réglementations devant plutôt servir de garde-fou contre les pratiques abusives.

« L’accroissement du financement du Programme d’aide à la mise en valeur des forêts privées, le financement de plans d’aménagement forestier bonifiés pour inclure l’information sur les milieux naturels à protéger et une fiscalité municipale encourageant la mise en valeur des potentiels sylvicoles et la rémunération des services environnementaux nous apparaissent comme des nécessités pour répondre aux attentes de tous », a déclaré M. Pierre-Maurice Gagnon, président de la Fédération des producteurs forestiers du Québec. « Malheureusement, nous n’avons pas encore entendu parler suffisamment de gestion des forêts privées de la part des membres du nouveau gouvernement », a-t-il regretté.

« La vitalité du territoire rural dépend des activités des gens qui y habitent. Les propriétaires forestiers contribuent à générer une industrie de produits forestiers, une industrie récréotouristique et une industrie acéricole, tout en préservant un patrimoine naturel pour la prochaine génération », a ajouté M. Gagnon ».

À propos de la FPFQ

La Fédération des producteurs forestiers du Québec est l’organisation provinciale qui travaille à la promotion des intérêts de 134 000 propriétaires forestiers de tous les milieux sociaux, dont 29 000 producteurs forestiers. L’action régionalisée de ses treize syndicats et offices vise la protection et la mise en valeur des forêts privées québécoises, ainsi qu’une commercialisation ordonnée des bois en provenance de ces territoires. La FPFQ est une fédération affiliée de l’Union des producteurs agricoles (UPA). Cliquer ici pour l’origine du communiqué :  https://www.foretprivee.ca/communiques/congres-de-la-federation-des-producteurs-forestiers-du-quebec-des-defis-a-lhorizon-pour-le-gouvernement-legault/

Renseignements : Marc-André Côté

Directeur général

T. 450 679-0530, poste 8201 | C. 514 378-6543

macote@upa.qc.ca foretprivee.ca

21 mai 2019

Les producteurs de bois de la Côte-du-Sud, une région située sur la rive sud du Saint-Laurent, à l’est de Lévis, ont majoritairement voté en faveur d’une mise en marché collective de leur bois destiné au sciage le 7 mai dernier afin d’obtenir de meilleures conditions de vente et de livraison. Ils s’inspirent des producteurs forestiers de l’Estrie et de la Montérégie qui ont pris la même décision en 2017.

Reste maintenant à la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec d’accepter la demande de modification réglementaire des producteurs de bois de la Côte-du-Sud. Le cas échéant, la commercialisation du bois de sciage, la négociation des prix avec les acheteurs et la livraison du bois seront entièrement orchestrées par le Syndicat des producteurs de bois de la Côte-du-Sud.

Pouvoir de négociation

« Depuis deux ans que les producteurs réfléchissent à ça [la mise en marché collective de leur bois destiné au sciage]. Le nombre d’acheteurs s’est fortement concentré ces dernières années. Le pouvoir de négociation a diminué en raison du rapport de forces disproportionné. Les producteurs sont devenus des preneurs de prix », explique Marc-André Côté, directeur général de la Fédération des producteurs forestiers du Québec. Une mise en marché collective permettrait selon lui d’améliorer la prévisibilité des prix, les garanties de paiements et la transparence dans la mise en marché des bois de sciage.

Notons que le Syndicat des producteurs de bois de la Côte-du-Sud encadre déjà la vente du bois destiné aux pâtes et papiers.

MARTIN  MÉNARD

mmenard@laterre.ca