UN NOUVEAU RECORD DES PRIX DU BOIS D’ŒUVRE
Les prix du bois d’œuvre n’ont jamais été aussi haut qu’en 2021 dans les quincailleries et sur les marchés du bois d’œuvre en Amérique du Nord. Bien qu’il ait été en baisse après avoir atteint un sommet en septembre 2020, ils se sont stabilisés au sommet record qu’ils avaient eu en 2018 pour exploser depuis décembre 2020. Le prix au 9 avril 2021 est un nouveau record de tous les temps à près de 1 400 $/Mpmp, soit 275% de plus que la moyenne des sept années précédant la hausse de 2020, qui était à 513 $/Mpmp.
Les diverses entreprises cotées en bourse qui ont des divisions de sciage de sapin-épinette au Québec déclarent des bénéfices records lors des derniers trimestres.
Malheureusement, le propriétaire forestier ne verra pas la couleur de ces hausses spectaculaires. Alors que l’industrie du sciage voit ses revenus atteindre des records historiques, les revenus du propriétaire forestier sont plus bas qu’il y a 15 ans.
Pour illustrer la situation de l’industrie du sciage par rapport aux propriétaires forestiers, le revenu brut obtenu par un propriétaire pour la vente d’une bille de bois de huit (8) pieds de longueur et d’un diamètre de cinq (5) pouces de sapin-épinette où on sortira un 2 x 4 à l’usine était de 1,59 $ en 2005, en tenant compte de l’inflation. L’année 2005 correspond à une année record pour les prix du bois aux propriétaires forestiers. En 2021, 16 ans plus tard, il obtiendra seulement 85 cents. C’est donc un recul de 53%, soit une baisse de 2,9% année après année.
L’industriel, pour sa part, obtenait un prix de 1,93 $ pour son 2″ par 4″ de 8 pieds, alors qu’il obtient maintenant 5,77 $ pour le même madrier en mars 2021. C’est une augmentation de près de 300%.
Évidemment dans ces circonstances, beaucoup de propriétaires forestiers sont frustrés de la situation. En effet, ils ont subi les années difficiles suite à la crise forestière et financière à partir de 2006, mais ils ne profitent pas de la prospérité actuelle.
Ils n’ont même pas les hausses nécessaires pour couvrir les hausses des frais qu’ils ont subies au cours des ans. Nous n’avons qu’à penser à la hausse des prix des terres, de l’achat des équipements pour la récolte, des frais de reboisement, des frais d’entretien des boisés et des taxes municipales et scolaires.
Les causes de cette situation sont multiples. Notons, entre autres, le grand nombre de propriétaires qui vendent à seulement quelques usines qui achètent le bois et qui favorisent grandement celles-ci. Pourtant, il y a des solutions.
Dans la région de l’Estrie et de la Montérégie, les propriétaires ont voté de négocier collectivement leur prix du bois de sciage sapin-épinette le 9 novembre 2017. Depuis ce temps, la compagnie Domtar inc., un groupe d’entrepreneurs forestiers et le Conseil de l’industrie forestière du Québec se sont farouchement opposés devant la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec.
Au moment d’écrire ces lignes, le litige n’est toujours pas réglé et ces groupes font tout en leur pouvoir pour empêcher les propriétaires de s’organiser.
Les propriétaires forestiers doivent rester maîtres de leur mise en marché en participant aux activités syndicales et en supportant les administrateurs de leur association afin de bien défendre les intérêts de tous les propriétaires forestiers de la région.
Tableau de bord – Prix du bois rond et du bois scié
UN NOUVEAU RECORD DES PRIX DU BOIS D’ŒUVRE